Les conférences se suivent et ne se ressemblent pas à l’Alliance française. Ainsi, le mercredi 31 janvier, l’organisme a proposé La musique sépharade, terre de confluence musicale.
Pendant une heure et demie, Judith Cohen, professeure à l’Université York a donné beaucoup d’information sur ce sujet peu connu du public.
Pour bien comprendre le thème de la conférence, commençons par donner une définition d’un sépharade. La conférencière l’explique ainsi : « Pour simplifier rapidement, en 1492, les Rois catholiques Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille ont expulsé les juifs de l’Espagne. Cinq ans après, ils ont été expulsés aussi du Portugal. »
Les Juifs sépharades se sont donc installés entre autres au Maroc, dans l’Empire ottoman, en Israël et aux Pays-Bas. « Quelqu’un qui est sépharade, c’est donc quelqu’un qui est descendu des juifs expulsés de l’Espagne et du Portugal », ajoute Mme Cohen.
La conférencière continue sa présentation en indiquant les instruments qui sont joués dans la musique sépharade. « Dans toutes les traditions sépharades, on joue des instruments de la culture des alentours », précise-t-elle. Par contre, ce ne sont pas des instruments spécifiquement juifs. Il y a, par exemple, le violon joué à la verticale au Maroc. Elle précise que le seul instrument dont on a besoin pour la musique sépharade est la voix humaine. « On peut faire toutes les chansons traditionnelles sans instrument de musique », ajoute-t-elle.
Autre point abordé au cours de cette conférence : les différents genres de musique sépharade. Il y a notamment « les romances en espagnol », une chanson narrative qui raconte une bataille par exemple. Autre genre, « les chansons du cycle de la vie » telles celles liées à la noce, à la naissance, à la mort. « Les plus chantées sont celles au mariage », confie Judith Cohen.
Troisième type de chansons : celles du cycle du calendrier juif qui sont souvent chantées en hébreu et en espagnol dans la même chanson. Il y a aussi les « cantigas », qui viennent de l’Europe de l’Est.
En deuxième partie de sa conférence, Judith Cohen a fait écouter de nombreux passages musicaux, a chanté en espagnol, en hébreu et en arabe.
Encore une fois, l’Alliance française a proposé une conférence instructive sur un sujet original qui a plu à un public tant francophone qu’anglophone.
PHOTO: Judith Cohen explique les différents genres de musique sépharade.