Alors que le gouvernement s’apprête à déposer, dans les semaines à venir, le budget fédéral 2018-2019 qui déterminera les dépenses et les revenus du Canada pour le prochain exercice, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a adressé plusieurs recommandations, le mardi 6 février, au ministre des Finances Bill Morneau.

Pointant du doigt le gel du financement de la Feuille de route sur les langues officielles depuis 10 ans, l’organisation porte-parole des Franco-Ontariens demande au gouvernement de doubler le financement destiné aux organismes de langue officielle pour le porter à 110 millions $. Elle réclame également que les organismes communautaires de la province (qui représentent près de 54 % des francophones hors Québec) obtiennent le tiers du financement alloué aux organismes de la langue française en situation minoritaire (par rapport au quart à l’heure actuelle).

« Nous ne souhaitons pas que le gouvernement du Canada sabre dans le financement accordé aux organismes de la société civile des autres provinces pour augmenter le financement des entités de l’Ontario, indique l’AFO dans son courrier au ministre. Par contre, nous souhaitons que votre gouvernement profite d’une bonification importante du plan d’action pour rétablir un meilleur équilibre dans le financement. »

Loin des cibles fixées au niveau fédéral (4 %) et provincial (5 %), l’AFO saisit également l’occasion pour remettre l’immigration francophone sur la table du budget. « Depuis l’adoption par le gouvernement de l’Ontario de sa cible en 2012, nous accusons un retard de plus de 13 000 immigrants francophones », dénonce l’organisation, réclamant une collaboration entre le fédéral et le provincial pour financer les indispensables infrastructures d’accueil et d’accompagnement des immigrants et réfugiés de langue française.

Par ailleurs, l’AFO espère que le budget fédéral tiendra compte de l’urgence d’investir dans les infrastructures artistiques et culturelles. « Leur état est un obstacle à la diffusion des spectacles en tournée, les fiches techniques des lieux n’étant pas toujours complètes ou suffisamment précises », argumente l’organisme présidé par Carol Jolin.

L’augmentation du salaire minimum de 11,60 $ à 15 $ est enfin une sérieuse source d’inquiétude au sein des organismes communautaires. C’est la raison pour laquelle l’AFO sollicite une aide gouvernementale pour faciliter leur transition budgétaire. « Le secteur semblant le plus touché est celui de la petite enfance et des camps d’été qui dépendent de la main-d’œuvre étudiante pour fonctionner, précise l’AFO qui demande une hausse du financement destiné à l’Ontario provenant des programmes d’Emploi et développement social Canada proportionnellement à la hausse du salaire minimum.