Rob Ford a lancé officiellement sa campagne électorale, le jeudi 17 avril, en vue du scrutin municipal de l’automne, mais bon nombre d’acteurs francophones de la Ville reine craignent la réélection de celui qui, selon eux, a fait reculer la francophonie torontoise.
Le 25 septembre 2010, en pleine campagne électorale à la mairie, les francophones de l’Ontario ont vécu un moment historique. Le Jour des Franco-Ontariens a été officialisé par l’Assemblée législative et pour marquer le coup, le drapeau blanc et vert des francophones allait être hissé devant l’hôtel de ville de Toronto.
L’événement revêtait une symbolique particulière pour les acteurs francophones de la Ville reine, qui avaient invité Rob Ford à y assister. La présidente de l’époque du Comité français de la Ville de Toronto (CFVT), Clarisse Ngana, se souvient toutefois d’avoir reçu une fin de non-recevoir du futur maire.
Cela allait mettre la table à quatre années difficiles dans les relations entre les organismes francophones de Toronto et l’administration Ford. Un mandat marqué par un recul évident pour les francophones, affirment d’une seule voix des acteurs impliqués dans la communauté.
Le CFVT, qui conseillait la Ville sur les services qu’elle offre aux francophones, a vu son budget réduit à néant quelques mois après l’élection de Rob Ford. Il était au nombre des organisations municipales qualifiées de « superflues » dans un rapport sur les finances publiques commandé par le maire à une firme privée. « Rob Ford, ami des francophones? S’il avait eu un peu de respect pour la francophonie canadienne, il n’aurait pas mis ce comité sur la glace. Il n’a jamais cru aux francophones de Toronto. Le bilinguisme, c’est comme les deux bras du corps qui travaillent ensemble. Lui, il a coupé un bras », illustre Mme Ngana, qui dirigeait le Comité avec un budget annuel de 13 000 $.
Photo : Le maire de Toronto lors du grand rassemblement au Palais des congrès à Etobicoke