Les discussions concernant la refonte de la Loi sur les services en français (LSF) ont débuté bien avant cette année du 30e anniversaire. En 2011 à Ottawa, lors des célébrations du 25e anniversaire de la LSF, un peu plus de 180 personnes ont eu l’occasion de réfléchir aux impacts qu’a eus cette Loi ainsi qu’aux améliorations qui pourraient y être apportées.
D’ailleurs, un certificat honorifique de l’Université d’Ottawa avait été décerné, lors de cet événement, à Bernard Grandmaître qui a joué un rôle déterminant dans l’adoption de cette Loi en 1986.
De nombreux aspects de la Loi ont été abordés au cours de ce colloque tenu à l’Université d’Ottawa. L’Université d’Ottawa, le Commissariat aux services en français, l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario et TFO avaient fait équipe pour organiser cet événement.
L’intégration d’un processus de révision a été soulevée à plus d’une reprise au fil des discussions. « Je suis très content que l’Université ait créé un colloque pour faire l’examen de conscience de la Loi 8 », affirmait à l’époque M. Grandmaître après avoir participé à la reconstitution du débat qui a mené à l’adoption de cette Loi le 18 novembre 1986.
Celui qui estime qu’une loi parfaite ou qu’un gouvernement parfait n’existe pas est en faveur d’une révision régulière de la Loi.
« Au lieu d’attendre un autre 25 ans pour faire ce genre d’examen, on devrait le faire tous les 10 ans. Tous les 10 ans, ce serait un rappel parce que c’est bien de dire qu’il faut exiger des services en français, mais il faut faire un examen général de la loi et même la modifier si nécessaire. »
Cinq ans plus tard, c’est encore un sujet d’actualité.
« C’est sûr qu’on a fait du progrès, mais il y a un progrès immense à faire encore. Nous ne sommes pas une province bilingue, nous ne sommes pas une ville bilingue (Ottawa), la capitale nationale n’est pas bilingue, donc nous avons beaucoup de travail à faire », poursuivait
M. Grandmaître.
Le sous-ministre délégué aux Affaires francophones de l’Ontario, Paul Genest, prenait aussi part aux discussions. Il s’était d’ailleurs engagé à transmettre certaines idées développées au cours du colloque à la ministre déléguée aux Affaires francophones de l’époque, Madeleine Meilleur. La création du commissariat comme officier indépendant de l’Assemblée législative en décembre 2013 a été un impact majeur de ce colloque du 25e et la francophonie ontarienne a maintenant son bureau au sein de la Législature.
Reste à voir si le gouvernement de l’Ontario et la nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, appuieront les recommandations du commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau pour la refonte de la LSF et l’amélioration des services à la grandeur de la province.