À un moment ou à un autre, l’artiste trouve sa voie. Louise Gagnon alla la chercher jusqu’au Maroc puisque c’est à Marrakech qu’elle eut la confirmation de son âme de poète.

« C’est là que je me suis rendue compte que c’était mon monde, ma maison », expliquait tout récemment la lauréate du Prix de la poésie Radio-Canada 2013, venue à Toronto pour recevoir son prix au Centre Harbourfront à l’occasion du Festival international des auteurs.

Cette révélation vint au terme d’une longue période de gestation puisqu’elle se produisit après que Louise Gagnon eut passé une dizaine d’années en tant qu’artiste peintre, puis entamé par la suite une carrière en massothérapie et acuponcture. Mais la veine créative refit surface, cette fois sous la forme de l’écriture. Louise Gagnon avoue cependant qu’elle a toujours composé des poèmes en parallèle avec ses autres activités. Fidèle auditrice de Radio-Canada, elle décida de soumettre son poème Le fruit, le don au concours annuel de poésie organisé par le diffuseur national. Bien loin de penser qu’elle remporterait le premier prix, Louise reconnaît qu’elle fut alors totalement renversée à l’annonce qu’elle venait de gagner!

« Ce prix est un véritable cadeau. Il est la preuve qu’il ne faut pas perdre la foi et qu’on doit toujours suivre sa passion », confiait l’auteure québécoise à l’issue de la cérémonie. Le fruit, le don explore le thème difficile du suicide. Le lecteur est transporté dans l’esprit d’une personne qui se donne la mort par pendaison, passant en revue les étapes et les émotions jusqu’à l’instant final. depuis le ciel pend / une corde / ses fils échevelés frôlent le sol / La quête se balance au vent.

Chaque année, Radio-Canada décerne trois prix littéraires lors d’un concours ouvert à tous, écrivains amateurs ou professionnels. Un poème, une nouvelle et un récit sont ainsi primés dans chacune des deux langues officielles. Les lauréats se voient décerner une bourse de 6000 $ par le Conseil des arts du Canada ainsi qu’une résidence d’artiste de deux semaines au Centre des arts de Banff. Les œuvres sont également publiées dans la revue enRoute d’Air Canada et sur le site de Radio-Canada.

Les deux prix de poésie sont annoncés en septembre. James Scoles, auteur originaire de Winnipeg, s’est vu remettre le prix en langue anglaise lors de la même cérémonie pour son poème The Trailer. Cette récompense constitue un véritable tremplin pour une écrivaine. « La balle est dans mon camp. Je compte maintenant écrire un recueil de poèmes », explique-t-elle. Elle ajoute qu’elle souhaite consacrer beaucoup de temps à la lecture. Selon Louise Gagnon, en lisant on ouvre totalement son esprit au langage, une bonne façon de rendre son écriture encore meilleure.

Avis à tous les poètes puisque le prochain concours de Radio-Canada sera ouvert de mars à mai 2014!

Photo : Louise Gagnon