Le chef conservateur de l’Ontario, Tim Hudak, a choisi Lisa MacLeod, députée de Nepean-Carleton, pour devenir porte-parole de son parti en matière d’Affaires francophones.

La députée de Nepean-Carleton succédera à Peter Shurman, titulaire du poste depuis de nombreuses années, qui a été relevé de ses fonctions de critique en raison d’une controverse entourant ses dépenses de député. Unilingue anglophone, Lisa MacLeod se défend en disant à qui veut bien l’entendre qu’elle suit des cours de français et que sa fille fréquente une école d’immersion.

Si elle affirme valoriser le français, la quasi-totalité des communications de la députée de Nepean-Carleton sont néanmoins en anglais seulement. Même son site web est inaccessible en français.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Denis Vaillancourt, croit néanmoins que Mme MacLeod est bien placée pour connaître les besoins et les priorités de la communauté franco-ontarienne. « Au nom de l’AFO, je souhaite la bienvenue à la députée de Nepean-Carleton, Lisa MacLeod, nommée comme porte-parole du Parti progressiste-conservateur (PC) de l’Ontario en matière d’Affaires francophones. À titre de députée de Nepean-Carleton depuis 2006, une circonscription qui accueille de nombreux francophones depuis les 15 dernières années, Mme MacLeod saura, j’en suis sûr, défendre et promouvoir les intérêts de la minorité linguistique francophone de sa circonscription et de toute la province.

L’Assemblée espère coopérer avec Mme MacLeod de la même manière qu’elle l’a fait avec M. Shurman, afin de faire avancer les dossiers prioritaires pour notre communauté », a déclaré M. Vaillancourt dans un communiqué.

Par contre, la ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Madeleine Meilleur, n’a pas caché sa déception de voir une députée unilingue anglaise nommée au poste de porte-parole de l’opposition officielle en matière de francophonie, mais elle rappelle que le chef conservateur Tim Hudak n’avait pas le choix.

« Quel message ça envoie? Ça indique que les conservateurs ne recrutent pas assez de francophones comme candidats. Si c’était le cas, ils auraient plus d’une personne qui parle le français dans tout leur caucus composé de 37 députés, explique la députée d’Ottawa-Vanier. Je veux féliciter Lisa MacLeod de sa nomination à titre de critique. Comme le caucus conservateur compte une seule personne qui parle le français, Peter Shurman, et qu’il n’est plus le critique, Tim Hudak n’avait pas d’autre option que de nommer quelqu’un ne maîtrisant pas le français. »

Mme MacLeod peut compter sur deux appuis dans la communauté franco-ontarienne. Soit sur le candidat conservateur dans Ottawa-Vanier aux prochaines élections provinciales, Martin Forget, et la candidate conservatrice dans Glengarry-Prescott-Russell à ces mêmes élections, Roxanne Villeneuve. Cette dernière est la fille de Noble Villeneuve, l’ancien ministre délégué aux Affaires francophones durant la crise de Montfort. Le PC cherchera à courtiser davantage les Franco-Ontariens au cours des prochains mois, en prévision d’un scrutin serré qui pourrait survenir dès cet automne et pour lequel le vote francophone pourrait être déterminant dans certaines circonscriptions. 

Photo : Lisa MacLeod