Americandream.ca, c’est l’histoire du rêve américain et de sa face sombre. C’est l’histoire d’une famille canadienne et de son rapport à l’histoire américaine. C’est l’histoire de blessures personnelles qui prennent souvent plus d’importance que les blessures collectives. C’est l’histoire de trois générations et de leur positionnement par rapport à l’idée du rêve américain.

C’est l’histoire d’un grand père, que l’on pensait disparu, et qui réapparaît. C’est l’histoire de l’assassin de Kennedy, l’histoire d’une jeune fille qui s’en revient de la guerre. De Kandahar la brûlante. C’est aussi l’histoire de sa sœur, professeure d’histoire américaine. De la confrontation de leurs expériences du mythe américain. Une expérience intellectuelle et une expérience pragmatique.

C’est une critique de notre société. Du capitalisme qui broie les songes autant que les vies. Qui vend un mythe, le rêve américain, et qui le trahit en volant les retraites des personnes âgées et en envoyant sa jeunesse tuer et se faire tuer au bout du monde.

C’est aussi une pièce de théâtre au nom de site internet, portée par des idéaux et par de talentueux acteurs. C’est une pièce de théâtre, scrupuleusement documentée, qui est le fruit du talent et du travail d’un couple d’artistes d’expérience : Louise Naubert et Claude Guilmain, qui ont su forger un collectif d’acteurs pour accoucher d’une pièce intelligente et claire. C’est aussi le fruit d’une expérience, celle d’un séjour en Afghanistan effectué par M. Guilmain, pour un documentaire pour l’Office national du film qui commémorera les 100 ans du Royal 22e Régiment.

C’est une pièce, et ça en devient une habitude avec le théâtre de la Tangente, qui s’appuie sur un très impressionnant travail d’art visuel et de lumières, cette fois-ci avec les photos d’Aurélien Muller, qui collabore également à la régie.

C’est une pièce de théâtre qui a drainé du monde toute la semaine passée au théâtre Glendon, et qui démontre que la création théâtrale française a un futur ici, à Toronto.

C’est une comédie de mœurs de Claude Guilmain, codirigée par Louise Naubert, et c’est un premier tome. Il y en aura trois. Les deux suivants sont attendus avec impatience.

Photo : Geneviève Dufour et Pier Paquette