Alexia Grousson

Les cabanes à sucre, symboles incontournables du printemps canadien, connaissent un véritable renouveau dès le mois de mars. Ces établissements traditionnels, où l’on célèbre la cueillette de la sève d’érable, attirent de nombreux visiteurs et offrent une expérience gourmande unique, un accueil chaleureux et un voyage à travers le temps.

Cette année, l’Association des francophones de la région de York (AFRY) fête ses 30 ans. Grâce à un financement reçu dans le cadre du Programme d’appui à la francophonie ontarienne, l’organisme a créé un événement intitulé Fête de la francophonie. Ce dernier proposait trois volets : une épluchette de blé d’Inde, la venue d’un groupe de musique franco-ontarien et une sortie à la cabane à sucre qui a eu lieu le dimanche 2 mars, au Kortright Centre à Woodbridge.

« Nous voulions marquer le coup pour nos 30 ans en les célébrant avec la communauté et quoi de plus typiquement canadien-français qu’une cabane à sucre. C’est important pour nous de faire rayonner notre communauté », relate Yasmine Malek Menasria, directrice générale de l’organisme.

Malgré une température plutôt froide, presque 300 personnes sont venues se sucrer le bec. Parmi elles, des nouveaux arrivants et de nombreux élèves issus des écoles francophones. La journée a débuté par les discours de Michael Tibollo, député provincial pour Vaughan-Woodbridge et de Frank Sorbara, député fédéral. Ces derniers ont livré des certificats à l’AFRY afin de souligner les 30 ans de l’organisme.

Puis, les participants ont été divisés en trois groupes afin de profiter au maximum de la visite. Le parcours extérieur comprenait quatre stations animées par des guides vêtus de costumes d’époque. Certains parlaient français et d’autres se sont portés volontaire pour traduire. La première station expliquait les matériaux utilisés pour récolter de la sève d’érable, son évolution au fil des siècles, la façon d’entailler les érables, etc.

La deuxième station présentait les débuts de la récolte de la sève d’érable à l’époque des Premières Nations. Des démonstrations mettaient en valeur les matériaux traditionnels et les méthodes utilisées pour l’évaporation du sirop. Ensuite, l’évolution de ces techniques avec l’arrivée des Européens était abordée, montrant comment ils ont modernisé les outils, notamment en introduisant l’usage de chaudrons. Les visiteurs pouvaient également déguster différents types de sirop et participer à la préparation de la tire.

Enfin, la dernière station relatait la fabrication actuelle du liquide doré. Le guide expliquait les débuts des cabanes à sucre au Canada et des méthodes utilisées dont l’utilisation des tuyaux autour des arbres pour la récolte.

« Un fait intéressant pour les élèves était, qu’à l’époque, le congé de mars avait été mis en place pour que les jeunes puissent aider à l’érablière. Donc, initialement, ce n’était pas pour avoir des vacances mais bien pour travailler dans les cabanes à sucre », poursuit Mme Malek Menasria.

En attendant leur tour, les autres groupes restaient au chaud afin de discuter, socialiser et manger des crêpes au sirop d’érable. Il y avait aussi plusieurs activités pour les enfants telles que la lecture de contes, un magicien ambulant avec plusieurs tours de magie dans son sac et de la musique.

« Nous sommes heureux d’avoir donné la possibilité à 300 francophones de faire une activité  dans leur langue. J’ai aussi beaucoup apprécié l’intérêt qu’a montré la communauté lors de cette activité qui, pour certains, était une découverte de la culture canadienne. Les nouveaux arrivants posaient beaucoup de questions. C’était un beau moment de partage », conclut Yasmine Malek Menasria.

Photo (Sylvain Fan) : Près de 300 personnes ont fêté en famille le 30e anniversaire de l’AFRY à la cabane à sucre.