Dramane K. Denkêss

Honoré en novembre dernier du prix Kilimandjaro Music Award au Canada, pour son impact dans le monde de la musique et son engagement envers la promotion de la culture africaine en Amérique du Nord, Dicko Fils s’apprête à lancer à partir de Montréal, sa ville d’adoption, le 7 mars prochain son 12e album. Un douzième fils baptisé LA ROUTE. « Chaque album est comme un fils pour moi. Un fils à qui je donne tout. Mon temps, mon affection et mon amour », dit-il.

Ce dernier album de l’enfant peulh, propulsé et distribué en Amérique du Nord par les productions Nuits d’Afrique, entend déjà jouer les premiers rôles sur la route du succès international voulu par l’auteur. En positionnant cet opus au Canada et aux États-Unis, l’artiste s’ouvre définitivement vers un nouveau marché riche de 300 millions de mélomanes.

« J’ai confiance aux productions Nuits d’Afrique qui a contribué par le passé aux succès de grands noms de la musique africaine au Canada. Sekouba Bambino, Amadou et Mariam, Oumou Sangaré, Angélique Kidjo, Tiken Jah, Kassav, Djely Tapa, etc. Tous ont bâti leurs succès canadiens à partir de Tidjane Touré et sa structure », explique-t-il.

Chanté principalement en peulh, en bambara et en français, cet album riche de huit titres imprégnés des cultures mandingue et peulh, fait également appel à la richesse des sonorités nouvelles. Un doux mélange d’afrobeats et de blues mandingue qui est un véritable clin d’œil à la musique traditionnelle et moderne.

« De Yetaama à Dambaarè, en passant par Cohésion sociale, Ethnie, Karissa, Weeti, Adunaaru jusqu’à Laban, cet album est une sensibilisation. Il se veut en avant-garde de la promotion de la paix, de l’amour et du vivre ensemble autour de la culture africaine, détaille-t-il.

Très sensible depuis sa tendre enfance à la belle mélodie, Dicko Fils a forgé son caractère musical au gré de ses expériences. Après des études de français à Abidjan, en Côte d’Ivoire et des études coraniques au Mali, il revient sur ses terres natales du Burkina Faso, riche de découverte et de passion pour les voix de Salif Kéita, Oumou Sangaré et Ali Farka Touré, entre autres.

Un amour pour la musique qui a permis à Moulaye Dicko (son nom à l’état civil), sixième enfant d’une famille de quatorze, d’échapper à son destin de fils d’éleveur en s’affranchissant de la surveillance du troupeau. « Comme on le dit chez nous, personne n’échappe à son destin. Quand on a une passion, quand on aime ce que l’on fait, ça finit toujours par payer », confesse-t-il.

Du Burkina Faso, au Canada en s’appuyant sur son parcours africain et européen, et grâce à son instrument de prédilection le n’goni, Dicko Fils continue à promouvoir sa musique, le Dènkè Dènkè. Au gré de plusieurs collaborations musicales avec Floby du Burkina Faso, Baba Mariko du Mali, Stevo du Ghana, Baaba Maal du Sénégal, Safiath du Niger et Saadu du Cameroun, l’artiste a su donner plusieurs déclinaisons à sa musique. Et ce nouvel album en est l’illustration parfaite.

Photo : Dicko Fils