Du 21 mars au 15 avril prochains, la galerie Thompson Landry, basée dans le quartier de La Distillerie, présente Iconography, la nouvelle exposition de Nicolas Ruel. L’artiste montréalais, récipiendaire du Grand Prix LUX en 2004, examine, avec Iconography, les bâtiments et les objets qui rendent une ville reconnaissable au premier coup d’oeil.

Le travail de Nicolas Ruel célèbre principalement trois villes pour lesquelles il a un faible : New York, Toronto et Paris (même si Dublin, Rome et Tel Aviv sont également représentées). L’énergie propre à ces trois mégapoles a donné au photographe l’inspiration pour ce nouveau travail. Tour à tour, c’est l’Empire State Building, le Musée royal de l’Ontario, la Tour Eiffel ou l’Opéra Garnier à Paris qui se voient figés par l’objectif de l’artiste.

Mais « figer » n’est pas le bon mot tant Nicolas Ruel insuffle une dynamique particulière à ses clichés. Il utilise un temps d’exposition volontairement long, qui fait que chaque photo est un condensé d’un petit film de huit secondes. Plus les secondes s’égrènent, plus l’artiste capture une série d’éléments clés qui se retrouvent synthétisés en une seule image. Il superpose alors deux photos l’une sur l’autre, offrant au spectateur une nouvelle réalité, sorte d’imaginaire translucide propre à l’artiste. Le résultat : les Champs-Élysées couverts de nuages, le Square Dundas comme transpercé par des trams, le Musée royal de l’Ontario ou l’Empire State Building jaillissant d’une dimension parallèle ou encore l’intérieur fantasmé de l’Opéra Garnier de Paris.

Iconography est un voyage à travers la vision rêvée de Nicolas Ruel, une promenade de somnambule le long d’édifices que l’on croyait connaître mais qui prennent une toute autre dimension grâce au talent et au point de vue de l’artiste.

À côté de son travail sur les villes, Nicolas Ruel expose aussi quelques clichés de sa collaboration avec Jean-Paul Gaultier. Ce travail de commande de l’homme au kilt pour illustrer une de ses nouvelles collections permet au natif de Montréal d’incorporer un aspect humain dans sa vision plutôt centrée sur l’architecture, la juxtaposition des deux photos donnant à chaque fois un mouvement unique. Admirable.

Photo : Red Rocket