Du 17 au 19 octobre se tenait le Toronto Global Forum à l’hôtel Fairmont Royal York et, pour une troisième année consécutive, un volet francophone intitulé Sommet sur la francophonie économique faisait partie de la programmation. Le Bureau du Québec à Toronto était l’instigateur de cet événement annuel, soutenu par une contribution financière du gouvernement du Québec.

Trois panels de discussion étaient présentés le 18 octobre avec des experts qui ont abordé trois thèmes économiques distincts : Écosystème des startups, moteur de la durabilité dans les affaires, La cybersécurité et les nouveaux risques au-delà de nos ordinateurs, et Les perspectives économiques pour 2023.

Cependant, avant la tenue de ces trois activités qui mettaient en valeur la contribution des francophones à l’économie canadienne, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney, a lancé la journée avec un discours sur la Stratégie de développement économique francophone (SDÉF).

Développement économique francophone

« L’appartenance de l’Ontario à la francophonie est non seulement une richesse que nous valorisons, mais cela représente aussi une opportunité inestimable pour notre province. Au niveau du rayonnement culturel et économique, il s’agit d’une passerelle vers l’avenir. À l’heure où nous rebâtissons l’Ontario, il est impératif de maximiser les possibilités offertes en ce sens, et elles sont innombrables. Cela passe aussi par des efforts quotidiens visant à renforcer la communauté franco-ontarienne, a déclaré la ministre.

« Que serait la francophonie si personne ne parlait français? », se demandait l’ancien président François Mitterrand. Et bien justement, depuis les quatre dernières années, la stratégie déployée et les actions posées par notre gouvernement ont exprimé concrètement notre volonté de contribuer à l’épanouissement de l’espace francophone dans les nombreux domaines de notre vie commune, dans les secteurs de l’économie, de l’éducation et des services à la population. C’est un travail de fond nécessaire pour assurer l’avenir de la francophonie ontarienne, et ce n’était qu’un début. Nous déploierons autant d’efforts pour écrire le présent chapitre que nous en avons consacré pour le précédent.

« La SDÉF s’articule autour de trois piliers qui encadrent nos actions. Premièrement, nous voulons encourager et soutenir l’entrepreneuriat, un moteur clé de la croissance économique en Ontario. Deuxièmement, pour aider les entreprises à rester compétitives, nous voulons les soutenir en augmentant le nombre de travailleurs francophones et bilingues en Ontario en misant sur la formation et le recrutement dans des secteurs clés et en travaillant avec le gouvernement fédéral pour augmenter l’immigration francophone. Troisièmement, nous continuerons de mettre en valeur la francophonie ontarienne comme un atout économique, partout au Canada, mais aussi dans le monde. »

Après cette allocution, les panélistes ont pris place pour une journée intéressante de discussions et de réseautage qui ont engendré certains résultats intéressants.

Un bon exemple est le partenariat stratégique qui s’est formé entre les entreprises québécoises Bradley & Rollins et LexRockAI annoncé au cours du Sommet de la francophonie économique canadienne ayant pour objectif de mettre en commun leurs expertises au service du secteur de la cybersécurité. Cette alliance permettra notamment d’aider les PME à se protéger efficacement en prévention des cyberattaques qui proviennent Dark Web en bénéficiant des capacités de l’Intelligence Artificielle.

Prix du commerce ON-QC

En fin d’après-midi, le Club canadien de Toronto recevait, dans le cadre de ce Forum, le ministre responsable de la Francophonie au Nouveau-Brunswick, Glen Savoie, de même que Caroline Mulroney pour un cocktail dînatoire. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA) ont alors dévoilé les noms des finalistes de la deuxième édition du Prix du commerce Ontario-Québec en francophonie.

Lancé lors de la Grande Rencontre 2021, ce Prix vise à reconnaître l’excellence d’entreprises francophones qui ont à cœur la francophonie et qui se sont démarquées à l’échelle interprovinciale par leur contribution significative dans l’accroissement des échanges entre l’Ontario et le Québec. Deux prix sont ainsi attribués chaque année, l’un à une entreprise ontarienne et l’autre à une entreprise québécoise.

Les entreprises ontariennes finalistes sont la Ferme Avicole Laviolette (Saint-Isidore) et Winston Marketing Inc. (Hawkesbury). Les entreprises québécoises finalistes sont la coopérative AGORAlliance (Montréal), Humance (Montréal) et Omy Laboratoires (Québec). Les entreprises lauréates recevront chacune un prix 10 000 $ qui leur sera remis par FCCQ et la FGA au cours d’une cérémonie qui se déroulera dans le cadre de la Journée économique Perspectives 2023 de la FCCQ à Trois-Rivières le 15 novembre.

« Les échanges entre les milieux entrepreneuriaux québécois et ontarien seront toujours un atout pour nos relations interprovinciales, surtout lorsqu’il est question de relations économiques francophones entre le Québec et l’Ontario. Cette deuxième édition cimente l’importance de célébrer l’excellence du milieu des affaires tout autant que la francophonie et nous sommes fiers de pouvoirs compter sur des entreprises dynamiques comme celles-ci », explique Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

« En seulement une édition, il est très encourageant de voir tant grandir le nombre de candidatures reçues par la FGA et la FCCQ au Prix du commerce Ontario-Québec en francophonie. Cet engouement et l’engagement de nos entreprises francophones témoignent de l’excellence du milieu des affaires francophone, tout en soulignant le grand potentiel que revêtent les relations économiques bilatérales pour nos deux provinces. Nous sommes très fiers de présenter cinq entreprises finalistes cette année et de pouvoir contribuer toujours plus au développement continu de liens commerciaux solides entre l’Ontario et le Québec », a déclaré Dominic Mailloux, président de la FGA.

« Félicitations aux finalistes! Depuis sa création, ce Prix suscite un engouement manifeste et illustre la vitalité des échanges économiques entre le Québec et l’Ontario, de précieux partenaires et alliés dont les échanges commerciaux annuels s’élèvent à 88 milliards $. On ne peut que se réjouir de voir le dynamisme de nos entreprises francophones ainsi récompensé! », ajoute Catherine Tadros, cheffe de poste du Bureau du Québec à Toronto.

« L’Ontario et le Québec partagent des liens économiques étroits et un climat d’affaires collaboratif. Cette deuxième édition des Prix du commerce Ontario-Québec en francophonie confirme encore une fois l’extraordinaire potentiel de nos entreprises francophones. Je remercie donc les entreprises finalistes, ainsi que toutes les entreprises ontariennes et québécoises qui favorisent les alliances interprovinciales, de participer ainsi activement à la prospérité de notre grande communauté francophone », conclut Caroline Mulroney.

Photos : La ministre Caroline Mulroney a prononcé le discours d’ouverture au cours duquel elle a mis l’accent sur l’importance de mettre en valeur la francophonie ontarienne comme un atout économique.