L’ancien chef libéral de l’Ontario, Steven Del Duca, a annoncé le mardi 16 août qu’il se présentait comme candidat à la mairie de Vaughan lors des élections municipales qui auront lieu en octobre.

M. Del Duca, qui a été nommé chef libéral en 2020, a démissionné en juin après que les libéraux n’eurent remporté que huit sièges aux élections provinciales, ne parvenant pas à obtenir le statut de parti officiel pour une deuxième fois consécutive. M. Del Duca n’a pas non plus été en mesure de remporter son élection dans sa propre circonscription de Vaughan-Woodbridge.

Le 16 août, il a déclaré qu’il avait passé les deux derniers mois à réfléchir à son avenir et à la meilleure façon de servir sa communauté.

« Je crois passionnément au service public et je sens que j’ai la responsabilité de redonner, a-t-il mentionné dans un communiqué. Je me présente à la mairie et je demande humblement un appui pour continuer à offrir aux résidants de Vaughan un leadership stable, réfléchi et progressiste à l’hôtel de ville. »

L’entrée de M. Del Duca dans la course à la mairie de Vaughan signifie que les deux chefs de parti provinciaux qui ont démissionné le soir des élections cherchent maintenant à devenir maires.

L’ancienne cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD), Andrea Horwath, a annoncé le mois dernier qu’elle se présenterait à la mairie de Hamilton. Elle a remporté sa circonscription de Hamilton-Centre aux élections de juin, mais a quitté son poste de cheffe après quatre élections de suite. Mme Horwath a démissionné de son siège provincial la semaine dernière.

Ce ne sont pas les seuls anciens politiciens provinciaux à briguer le poste de maire cette année, ni même les seuls ex-chefs de partis provinciaux. Le maire de Toronto, John Tory, est un ancien chef des progressistes-conservateurs, tout comme le maire de Brampton, Patrick Brown.

Parmi les autres exemples, citons l’ancien ministre libéral Bob Chiarelli qui se présente à la mairie d’Ottawa, poste qu’il a déjà occupé, l’ancien ministre libéral Jeff Leal qui se présente à la mairie de Peterborough, et la mairesse de Cambridge, Kathryn McGarry, également ancienne ministre libérale, qui se représente.

Amanda Galbraith, directrice de la firme de relations publiques Navigator et ancienne directrice des communications de John Tory, a déclaré que certaines personnes ne sont que des « animaux politiques » et cherchent à redonner à la communauté dans un rôle à quelque niveau que ce soit.

« Pour quelqu’un qui aime la politique, qui veut s’y engager, je pense que c’est un tremplin assez naturel, estime Mme Galbraith. Il existe une longue histoire à ce sujet, qui relate des passages dans différentes juridictions. En règle générale, vous voyez beaucoup d’administrateurs qui deviennent conseillers municipaux, ou qui accèdent à des postes élus plus élevés, etc., mais à mon avis, je ne pense pas qu’être député provincial ou fédéral est plus prestigieux qu’être maire. Je pense en fait que les maires ont beaucoup plus d’influence et de pouvoir dans ce pays que ces autres fonctions, franchement, simplement à cause de leur structure. »

Stéphanie Chouinard, professeure de science politique au Collège militaire royal, a dit qu’il n’est pas surprenant de voir d’anciens politiciens provinciaux faire le saut en politique municipale, car les représentants doivent souvent faire face à des enjeux locaux au palier provincial.

« Là où cela devient un problème, c’est qu’il y a déjà une apathie en politique municipale (…) et le fait d’avoir des candidats qui ont déjà eu une longue vie en politique, tout d’abord, rend plus intimidant pour de nouvelles voix d’envisager d’entrer en politique, a expliqué Mme Chouinard. Pour la politique municipale, ça la fait passer pour un prix de consolation, comme un deuxième choix. »

Les élections municipales de l’Ontario doivent avoir lieu le 24 octobre.

Source : La Presse canadienne