« Cette édition du Cinéfranco Jeunesse s’aligne avec la célébration du Mois de l’histoire des Noirs et propose aussi des projections liées à des thèmes de l’immigration. En fait, tout simplement dit, ce sont des histoires de chaleur humaine, d’amitié et de gestes charitables », dévoile Marcelle Lean, fondatrice et directrice artistique du Cinéfranco.
Cinéfranco Jeunesse présente une sélection de films de langue française, minutieusement choisis par l’équipe de Cinéfranco, pour les élèves de l’élémentaire et du secondaire. « Avant la pandémie, c’était une sortie qui permettait aux élèves de s’immerger au sein d’un îlot francophone le temps du festival. Maintenant, c’est une sortie de classe d’un point de vue linguistique », explique Mme Lean. Les films apportent aussi un apprentissage en références culturelles qui va au-delà d’une langue.
Alors, en supplément à l’objectif linguistique de l’activité, il a le but de voyager dans la francophonie internationale. « Un voyage vers un endroit, comme le Sénégal ou le Maroc, mais aussi vers une idée comme le respect des animaux et de l’environnement », précise-t-elle.
Le festival se veut aussi une prise de conscience que le français, c’est plus grand que leur classe de grammaire. « Nous voulons que les jeunes se rendent compte que le français ne se cantonne pas à leur école, que ça se vit partout au monde », affirme la directrice artistique de Cinéfranco.
Les films Yao, Mica, Envole-moi ou encore Poly présentent le pouvoir de l’amitié. L’arracheuse de temps et Lola vers la mer présentent des thématiques sur la mort et sur les réalités LGBTQ+. Puis, en partenariat avec le projet d’histoire des immigrants francophones, le Cinéfranco Jeunesse présente Comme un lion, Adama et Dilili à Paris, des récits portant sur l’immigration. Dans la même veine, La traversée raconte l’histoire de deux adolescents sur les routes de l’exil.
« Nous offrons des guides pour les enseignants afin qu’ils jugent de la maturité de leurs élèves avant de louer un film. Il y a des critères de langue et d’activités (actes de violence ou de nature sexuelle). Tous les aspects, disons, contentieux, sont notés pour que les enseignants sachent à quoi s’attendre », indique Mme Lean.
Les enseignants peuvent faire usage de fascicules pédagogiques avant et après le visionnement des films. Ces guides rassemblent plusieurs idées intéressantes et visent à les situer dans un cadre canadien, voire ontarien.
« Cette année, nous avons du matériel additionnel aussi, tels que des entretiens exclusifs avec les membres de l’équipe créative des films Adama et Comme un lion et même le témoignage d’un immigrant, membre de l’équipe de basket-ball à l’Université Ryerson », partage-t-elle.
Pour l’instant, le festival Jeunesses est réservé aux écoles. « Ça dépend beaucoup des distributeurs, nous louons les films sous certaines conditions qu’il faut respecter », avoue-t-elle. La directrice artistique n’est cependant pas fermée à l’idée d’une diversification de public si elle peut arriver à une entente avec les distributeurs.
Cette année, les films sont grand public et peuvent plaire aux jeunes comme aux adultes qui aiment les contes. « Cette sélection de films ouvre les cœurs et explore beaucoup les émotions et les histoires personnelles. C’est l’humanité qui perce », conclut Mme Lean.
PHOTO (archives Le Métropolitain) – Visite d’élèves, en 2019, dans le cadre du Cinéfranco Jeunesse