C’est le temps de l’année où il fait assez froid pour que les fous du froid se jettent à l’eau glacée! Fou? Peut-être pas, car les bienfaits physiques et mentaux de cette baignade glaciale sont nombreux. D’ailleurs les experts recommandent déjà depuis plusieurs années la thérapie du froid sous forme de jets froids à la fin de la douche, ou de glace sur les blessures. Anciens souvenirs des mères disant à leurs enfants de sortir dehors en hiver pour se réchauffer viennent aussi à l’esprit.

Plusieurs chercheurs se sont penchés sur la question, surtout suite à la popularité grandissante des accomplissements du Néerlandais Wim Hof, surnommé « l’homme de glace ». Il détient de nombreux records Guinness pour ses expositions au froid et partage sa méthode de conditionnement avec ses adeptes globalement.

En 2011, l’Université Radboud (Pays-Bas) démontre qu’avec sa technique, M. Hof peut volontairement influencer son système nerveux et donc, modifier sa réaction au froid. Sa méthode comprend trois stages d’entraînement : la respiration, l’exposition graduelle au froid et la méditation. Les études entourant cette découverte scientifique du nom de « méthode Wim Hof » continuent et sont disponibles sur son site Web.

Le processus auquel le froid offre des bienfaits au corps est un peu complexe, mais peut être réduit à l’augmentation du taux d’oxygène dans le sang. Le plus d’oxygène, le plus de bienfaits, c’est la version simplifiée. Les bienfaits incluent une augmentation d’énergie, un meilleur sommeil, un système immunitaire plus résilient et un soulagement de plusieurs conditions médicales telles que l’arthrite, l’asthme, les migraines, la fibromyalgie et même la dépression.

C’est ce que plusieurs plongeurs polaires cherchent à examiner cet hiver au nord du pays, notamment au Yukon et au nord de l’Ontario. Mais l’eau froide, surtout celle glaciale que l’on retrouve au Canada, peut être très dangereuse si l’immersion se fait sans préparation.

À l’entrée dans l’eau, le corps reçoit un immense choc qui coupe le souffle puis peut l’accélérer jusqu’à 600 % du rythme normal, il est important de ne pas avoir la tête sous l’eau à ce moment-là. Puis, si l’eau est vraiment très froide, la paralysie peut s’installer aussi rapidement qu’en 15 minutes, où il devient de plus en plus difficile de nager. Une heure plus tard, le corps est en hypothermie et le baigneur peut perdre conscience. Souvent les évènements publics de saucette glaciale obligent le port d’une veste de sauvetage.

Si le Grand Nord semble trop intense, il y a d’autres façons de bénéficier de la thérapie du froid dans un environnement contrôlé. Plusieurs SPA et expériences de bains thermales possèdent aussi une piscine d’eau fraîche, entre lesquels les clients peuvent faire le va-et-vient pour fouetter le sang. Ceux qui ne désirent pas se mouiller, la cryothérapie est une bonne option, quoiqu’un peu plus coûteuse. C’est une sorte de douche au gaz de nitrogène qui atteint les – 150 °C. La douche est seulement de 2 à 3 minutes et le port de gants et de chaussettes est requis. Faire des anges dans la neige en maillot ou sortir quelques minutes sur son balcon sont aussi de très bons débuts à l’exposition au froid. Aucune raison d’en avoir peur, après tout, les Canadiens français connaissent déjà bien le froid.

SOURCE – Élodie Dorsel