Le Toronto Black Film Festival (TBFF) ouvre ses portes du 10 au 14 février dans plusieurs cinémas de la ville. Avec 44 films provenant de 20 pays différents, le TBFF célèbre les valeurs d’un cinéma qui nous rapproche les uns des autres.

Au travers de longs et courts métrages et de documentaires, le TBFF invite le spectateur à découvrir le monde par le biais de la communauté noire, à partager ses expériences en plongeant dans sa réalité à travers le monde.

Fondé en 2005 à Montréal par Fabienne Colas, actrice et réalisatrice haïtienne, il était tout naturel que le petit frère du Festival international du film black de Montréal prenne ses quartiers à Toronto en 2013. 

« Toronto est la ville la plus diversifiée du Canada et c’est aussi la ville la plus noire. C’était vraiment un but », explique Fabienne Colas.

Cette dernière s’est lancée dans l’aventure après des débuts difficiles dans le monde cinématographique canadien. Représentant un grand succès du cinéma haïtien au Canada, elle a vu de nombreuses portes se fermer sur son passage. « Dans mon désespoir, je me suis dit : il faut que je me prenne en main. Je vais créer un autre festival », raconte Mme Colas.

Aujourd’hui le TBFF, en plus d’être une belle occasion de célébrer la communauté noire, offre une plateforme et une voix à ceux qui n’en auraient pas eu.

Cette année, célèbre également les 50 ans du Black Panther Party. Pour l’occasion, le TBFF met à l’honneur l’histoire de ces militants au travers du documentaire The Black Panthers: Vanguard of the Revolution. « C’est un documentaire très puissant. Une œuvre d’art et une œuvre d’archives », assure Fabienne Colas.

 

Brooklyn à Paris

Sur les 44 films représentés, deux courts métrages, Jimmy The Sound of Silence et Joy, un documentaire romancé My father’s Land et un long métrage Brooklyn sont en langue française.

Le film de Pascal Tessaud, réalisé en 2014 dans la banlieue parisienne Seine-Saint-Denis est à ne pas manquer. Film 100 % hip-hop et 100 % banlieue, l’œuvre est un hommage à ces quartiers qui ont construit d’eux-mêmes une culture et une conscience politique bien particulière. En racontant l’histoire de cette jeune rappeuse suisse (jouée par la championne du monde de freestyle KT Gorique) venue tenter sa chance à Paris, Pascal Tessaud raconte Saint-Denis, sa banlieue natale. Ce film guérilla tourné avec des acteurs qui n’en sont pas, raconte une expérience qui vient de l’intérieur. Un film à l’empreinte profondément française.

Le film sera présenté le vendredi 12 février à 19 h, à l’Alliance Française. À ne pas manquer également, la soirée spéciale au Collège Boréal, le jeudi 11 février, avec la diffusion de trois courts métrages de réalisateurs francophones, suivie d’une discussion avec ces derniers.

 Photo:  Brooklyn de Pascal Tessaud