À défaut de partir en vacances, beaucoup d’entre nous reprennent à peine le travail en cette année chamboulée par la COVID-19. C’est dans ce contexte inédit que l’organisme Discitus a animé, le 30 juin dernier, un webinaire gratuit axé sur les outils nécessaires en ressources humaines pour préparer un plan de retour au bureau.
Organisée en collaboration avec l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), et présentée par Christian Paquette et Raphaël Buruiana, tous deux avocats chez Fasken, ainsi que Linda Caron, accréditée en ressources humaines chez Discitus, cette rencontre virtuelle s’adressait aux superviseurs et aux chefs d’entreprises. En effet, si les provinces planifient la réouverture de leurs économies respectives par phases et par secteurs après plus de trois mois d’hibernation, les employeurs, eux, sont tenus d’élaborer leur propre stratégie et leur propre feuille de route dont la principale composante est le retour de leurs employés dans des conditions jamais rencontrées auparavant.
On l’aura compris, ce webinaire mettait l’accent sur les précautions générales et particulières afférentes aux pré-ouvertures en matière de sécurité sanitaire au sein des entreprises de produit et/ou de services comme aux établissements industriels.
Mais d’autres sujets ont aussi été abordés. Un pan des plus intéressants a été consacré à la gestion, ô combien compliquée, de l’absentéisme et du refus de travailler, et pour cause. De l’avis de Raphaël Buruiana : « Parfois, il est difficile pour l’employeur de rappeler ses employés au travail après une si longue durée d’arrêt, en présentiel du moins ». L’une des raisons est probablement à chercher du côté de la subvention fédérale qui peut avoir sur les travailleurs un effet incitateur à rester « pépère » chez soi plutôt que de retourner au travail tant que le robinet demeure ouvert! D’ailleurs, ce phénomène a déjà été observé chez certains travailleurs à temps partiel dont l’aide fédérale équivaut à la rémunération en temps normal.
Cependant, à en croire Christian Paquette : « Un employé ne peut pas refuser de travailler, à moins d’avoir des motifs valables. C’est ce qu’on appelle des absences statutaires autorisées comme celles que peuvent avoir les personnes vulnérables à la COVID-19 ou qui s’occupent d’enfants ou de malades par exemple ». En d’autres termes, il existe un absentéisme légal et un autre illégal régis par la législation en vigueur.
Il va donc sans dire que sur cette question d’absentéisme, l’analyse du cas par cas s’impose d’elle-même, ce qui pourrait se matérialiser par une charge additionnelle pour l’entreprise.
Qui plus est, le travailleur est en droit de refuser de se rendre à son travail s’il estime, à juste titre, que son employeur n’est pas en mesure d’assurer sa sécurité sanitaire sur les lieux.
Toutefois, tout ceci ne relève que de la théorie : sur le terrain, la reprise a des allures de test à grande échelle fait d’imprévus, de tâtonnements et parfois de débrouillardise.
SOURCE: Soufiane Chakkouche
PHOTO: Alain Vachon de chez Discitus a ouvert la rencontre.