Le Club canadien de Toronto a mis beaucoup d’effort depuis quelques temps pour nouer des contacts avec d’autres organismes ayant des préoccupations et un mandat similaires. L’un d’eux est le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), un réseau qui compte dans ses rangs 13 000 professionnels, entrepreneurs, cadres et travailleurs autonomes âgés de 18 à 40 ans.

C’est le RJCCQ qui organise la Coupe des startup, une compétition opposant des entreprises en phase de démarrage ou de croissance. Le concours se déroule en trois étapes : d’abord, dix compétitions locales permettant de dégager dix finalistes. Ces derniers participent ensuite à la finale nationale qui se tient à Québec et dont le gagnant aura le privilège de se mesurer à la crème de la crème lors de la finale internationale qui aura lieu à Montréal. De la formation attend les participants et, quant aux gagnants, des bourses et l’accès à certains services.

Le jury : Eric In, Fayza Abdallaoui et Karima-Catherine Goundiam

Des dix compétitions locales, sept ont lieu au Québec, une à Moncton au Nouveau-Brunswick, une à Saint-Boniface au Manitoba et une à Toronto, où le Club canadien a servi de partenaire au RJCCQ les 27 et 28 février dernier.

Ce sont dans un premier temps des sessions d’apprentissage sur divers thèmes qui attendaient les participants au Bureau du Québec à Toronto. Au programme : rencontres avec des mentors, séances de co-développement, formations spécialisées répondant à leurs besoins et atelier sur l’art du pitch. Ce dernier point était peut-être le plus important car il touchait à ce qui allait être au cœur de la compétition devant couronner l’arrêt torontois de la Coupe des startup.

Le pitch, dans le monde des affaires, c’est l’art de mettre en valeur son entreprise en peu de mots, de convaincre son auditoire du bien-fondé d’un projet, de se vendre avec succès auprès des investisseurs, partenaires et clients potentiels. Autrement dit, c’est une aptitude essentielle à maîtriser à qui veut devenir entrepreneur et c’est pourquoi la Coupe des startup est en fait une compétition de pitch, les concurrents devant tâcher de convaincre un jury, en un temps déterminé, de la viabilité à long terme de leurs activités commerciales.

Hermine Mbondo (à gauche) et Loanna Thomaseau dans le « ring »

Les cinq candidats en lice dans la Ville reine étaient Loanna Thomaseau de Words and Wonders, Hermine Mbondo de B4brand, Haman Mamdouhi d’Health-Bridge, Othalia Doe-Bruce d’InnovFin Consulting Inc. et Nadège Ouedraogo d’AOF Immigration Canada. Le jury était constitué de Karima-Catherine Goundiam, fondatrice et directrice générale de Red Dot Digital, Eric In, directeur des investissements chez CIC Capital Canada, et Fayza Abdallaoui, présidente-fondatrice de Next Level Impact Consulting.

La compétition fonctionnait par rondes éliminatoires dans une mise en scène inspirée des combats de boxe. Encadré par Camille Leblanc, chargée de projet au RJCCQ et, en cette occasion, « arbitre » et maîtresse de cérémonie, chaque participant était d’abord invité à présenter son entreprise : après l’introduction, quelques mots devaient porter sur l’équipe, les accomplissements, le modèle d’affaires et le marché, les finances et, pour finir, une intervention sur un sujet librement choisi.

Haman Mamdouhi déclaré vainqueur par l’arbitre Camille Leblanc

Les juges ont posé des questions aux participants pendant les rondes suivantes. Les entrepreneurs mis sur la sellette devaient, dans un premier temps, expliquer pourquoi leur entreprise méritait de gagner cette compétition et, ensuite, les raisons pour lesquelles elle devrait représenter le Canada à la finale internationale.

C’est un cliché très connu : un jury va faire précéder l’annonce d’un gagnant en prétendant avoir eu l’embarras du choix face à tant de talents. Pourtant, il semble bien que c’était le cas ce soir-là, les juges ayant même demandé à pouvoir poser davantage de questions, une requête rejetée par Mme Leblanc pour des raisons de fidélité aux règlements du concours.

Le choix du jury s’est finalement porté sur Haman Mamdouhi, cofondateur d’Health-Bridge, une entreprise qui se consacre aux développements d’outils permettant de surmonter les barrières linguistiques en milieu hospitalier. M. Mamdouhi a ainsi remporté une bourse de 1000 $ et participera à la finale nationale le 16 avril prochain à Québec.

PHOTO: Les participants devaient s’exprimer non seulement devant un jury mais devant un public.