La cinéaste Nadine Valcin était le membre du mois de février du Labo. La fine équipe du centre d’art numérique s’était réunie au restaurant Coq of the Walk sur la rue College pour en apprendre plus sur une de leurs membres.
Productrice et réalisatrice reconnue, Nadine Valcin a gagné de nombreux prix au Canada et à l’international.
Dernièrement, elle présentait Heartbreak pour le #TIFFxInstagram Shorts Festival, une œuvre de 60 secondes qui n’est, encore une fois, pas passée inaperçue. Elle a été sélectionnée parmi 1700 soumissions par un jury duquel faisait partie Xavier Dolan.
Heartbreak est l’un des trois courts-métrages que la cinéaste a présenté devant les membres du Labo le 1er février dernier.
« Entre le moment où ils lançaient l’appel et celui où il fallait livrer le film, il y avait une période de deux semaines, explique Nadine Valcin. À ce moment-là, c’était la période où deux hommes noirs avaient été abattus par la police aux États-Unis. Quand tu es sur les médias sociaux, c’est un peu déprimant, englobant. J’ai décidé de faire un poème d’un enfant qui parle de sa mère. »
Les thèmes de prédilection de la réalisatrice adressent les thématiques touchant à la race, la langue et l’identité et elle mène depuis plusieurs années des recherches autour du sujet méconnu que représente l’esclavage au Canada.
La réalisatrice s’est lancée dans cette thématique en 2007 avec Fire and Fury, un court-métrage de fiction qui revient sur l’histoire de Marie-Josèphe-Angélique, une esclave qui fut accusée dans les années 1730 d’être la responsable d’un incendie qui détruira la moitié de la ville.
« C’est mon premier court-métrage de fiction, rapport Nadine Valcin. C’est une fictionnalisation des derniers jours, jusqu’à l’incendie. Il y a différentes théories quant à sa culpabilité ou pas, rapporte la cinéaste. Tout ce projet-là a provoqué une réflexion sur l’esclavage au Canada et le fait que les gens ne savent pas qu’il y a eu de l’esclavage. »
La troisième et dernière œuvre présentée aux spectateurx prenait la forme d’un documentaire expérimental. Whitewash met en lumière des familles d’esclaves de l’île du Prince-Édouard et examine comment neuf générations de descendants d’esclaves se sont assimilées au point de ne laisser que de très rares traces de leurs origines.
« Une des traces des esclaves se trouvent dans les registres légaux, alors j’ai fait des recherches dans les registres de cette province. Je l’appelle un film expérimental car ce n’est pas une fiction. C’est basé sur des faits, mais ce n’est pas un documentaire. »
Nadine Valcin développe actuellement un projet de réalité virtuelle comme directrice artistique sur le thème de l’esclavage au Canada.