Jusqu’au 5 novembre, la galerie Thompson Landry, dans le quartier de La Distillerie, présente une exposition qui arrive à point nommé en cette année du 150e anniversaire de la Confédération et alors que les Premières nations occupent une grande place dans l’actualité. Son of the Shaman rassemble des œuvres du peintre Norval Morrisseau, décédé en 2007, et de son fils Christian. Les thématiques autochtones, tant dans le sujet que dans le style, caractérisent l’œuvre de ces deux artistes.
Plus de 50 toiles, dont certaines font plusieurs mètres carrés, seront en montre aux galeries situées au 39, rue Parliament, 32, Distillery Lane et 6, rue Trinity. Les œuvres explorent la culture et l’inconscient collectif de la nation Anishnaabe. Cependant, nul besoin d’être bien au fait des réalités autochtones pour apprécier l’explosion de couleurs et les traits si distinctifs caractérisant les arts amérindiens.
Norval Morrisseau est né en 1932 dans une réserve ojibway du nord-ouest de l’Ontario. Sa jeunesse est marquée par son initiation aux légendes ancestrales par l’entremise de son grand-père, Moses Potan Nanakonagos, connu pour avoir été un shaman, et par son intérêt précoce pour la peinture. Rapidement, l’art pictural et la culture autochtone ne feront plus qu’un dans la vie de Morrisseau qui se fit connaître du grand public en 1962 par une exposition à Toronto qui rencontra un grand succès.
Mais davantage que d’assurer la renommée de Morrisseau, cette exposition permit aussi d’ouvrir la voie à d’autres artistes autochtones. Parmi eux, Christian Morrisseau, né en 1969. Initié à la peinture par son père, il poursuit et développe son approche artistique tout en s’appuyant à son tour sur l’univers culturel des Premières nations. Ses toiles trouvent rapidement preneurs tant au Canada qu’à l’étranger et sa carrière se double aujourd’hui d’un engagement auprès des communautés amérindiennes où il se consacre à transmettre sa passion pour la peinture.
L’exposition Son of the Shaman porte donc très bien son nom. Des traditions et récits transmis de père en fils de temps immémoriaux ont été recueillis par Norval Morrisseau qui, à son tour, les a légués à son cadet Christian. Celui-ci les partage à présent avec les autres Autochtones tout en formant une nouvelle génération d’artistes. Et depuis une soixantaine d’années, soit depuis l’émergence des arts inspirés des Premières nations, c’est toute la population canadienne qui peut découvrir cette part de l’identité du pays.
PHOTOS : Child of dreams, Sweat lodge ceremony de Christian Morrisseau