Existe-t-il une écriture proprement féminine dans les romans contemporains? Le mardi 31 octobre, une dizaine de femmes se sont retrouvées à la Bibliothèque de référence pour tenter de répondre à cette question.
Les deux animateurs – Peter Kupidura, bibliothécaire, et Charlotte Groult, en charge de mission pour le livre et débat d’idées pour le service culturel de l’Ambassade de France au Canada – ont lu quatre extraits de romans tous écrits par des femmes francophones.
Parmi ces titres, La Petite Communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon, raconte l’histoire de Nadia Comaneci, la gymnaste roumaine qui a reçu la note parfaite de 10 aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. Un livre puissant d’une écrivaine engagée et féministe qui fait entendre la voix des femmes.
Les femmes osent parler de plus en plus et cela fait couler beaucoup d’encre à l’heure actuelle avec les nombreux cas de harcèlement et d’agressions sexuelles qui sont révélés dans les médias.
C’est donc plus que la question de l’écriture au féminin qui a été abordée ce soir-là mais la question de la place des femmes dans la société. Les mentalités doivent être changées et les femmes étaient unanimes pour dire que c’est la jeune génération qui fera la différence. « Pour que les femmes et les hommes se comprennent mieux, il devrait y avoir des cours de savoir-vivre dès l’élémentaire », a suggéré une participante.
Une autre a évoqué le fait que certains programmes scolaires parlent de littérature au féminin. Pour elle, c’est mettre les femmes dans un carcan et les réduire à une minorité, ce qu’elles ne sont pas. Mais cette même dame a voulu rester positive en ajoutant que parler de littérature féminine peut aussi avoir de bons côtés en faisant connaître la littérature écrite par les femmes, et donc de faire avancer les choses.
La question de minorité est restée à la bouche des participantes pendant toute la soirée. C’est un sujet sur lequel elles se sont beaucoup questionnées.
Même si les femmes ne sont pas en minorité numérique, elles restent en minorité dans de nombreux métiers et cela ne date pas d’hier. Simone de Beauvoir l’abordait notamment dans son essai existentialiste et féministe Le Deuxième Sexe paru en 1949.
Depuis, la femme a fait un peu de chemin. En littérature, elle trouve sa place petit à petit. Les choses évoluent dans le bon sens, tiennent à souligner les participantes.
Photo :les participants au panel de discussion « Écrire au féminin »