Les traits étaient tirés et les mines étaient graves lors de l’Assemblée générale annuelle (AGA) du Salon du livre de Toronto (SLT) qui s’est déroulé le 7 octobre dernier à l’Alliance française de Toronto.
Et pour cause, c’est bel et bien l’avenir du Salon qui est en jeu, une situation qui découle directement du contexte actuel relatif à la disponibilité des moyens financiers, mais surtout à une fréquentation du public adulte toujours en berne.
En effet, selon l’aveu même du président du SLT, Valery Vlad, « malgré les efforts déployés pour attirer le public adulte, on n’arrive toujours pas à en récolter les fruits. Le Salon a par exemple dépensé 5000 $ durant l’exercice passé dans le but de développer sa visibilité sur les réseaux sociaux et le web, en vain. Qu’on ne se le cache pas, les problèmes du Salon ne sont pas dus aux politiques, ils sont d’ordre systémique et résultent d’un manque de visiteurs adultes. »
Pour rappel, les responsables du SLT avaient entamé un revirement stratégique visant à cibler les adultes alors qu’ils étaient plutôt positionnés sur le volet littérature jeunesse.
La situation est telle que, pour les prochaines éditions, l’idée de changer le lieu mythique où se déroulait le SLT jusque-là, à savoir la Bibliothèque de référence, a été mise sur la table par les membres du conseil d’administration. « On va probablement effectuer une recherche d’autres lieux moins onéreux, car la location de l’espace actuel nous coûte 40 000 $ sans compter les frais d’installation qui s’élèvent à 15 000 $ et autres dépenses diverses liées aux locaux de la grande bibliothèque », confie Paul Savoie, directeur général du SLT et auteur.
Pour cette 27e édition qui se tiendra du 5 au 7 décembre prochain, l’heure est donc au serrage de ceinture. Ce fut là une des recommandations de l’AGA, mais pas la seule. En effet, l’Assemblée a eu la bonne idée de procéder à un remue-méninges où chacun y est allé de sa petite idée. On retiendra celle de renouer avec ses origines en redirigeant la stratégie du Salon en faveur de la littérature jeunesse sans pour autant changer de mandat, ou encore la brillante proposition d’un membre de la communauté qui réside en un effort de communication ciblant les médias anglophones dans la mesure où, nombreux sont les francophones qui ne suivent l’actualité culturelle de la cité que sur les supports anglophones. Le dernier chapitre de ce livre n’est donc pas encore écrit, affaire à suivre…
PHOTO – De gauche à droite : Alain Thomas (secrétaire), Marcelle Lean (présidente de l’Assemblée), Valery Vlad (président du CA) et Paul Savoie (directeur général)
SOURCE: Soufiane Chakkouche