La dernière conférence de la saison de la Société d’histoire de Toronto a eu lieu le mercredi 23 mai à l’Alliance française. Intitulée Réévaluation des ruelles, cette causerie a été présentée par Michelle Senayah, urbaniste, conceptrice urbaine et fondatrice-directrice exécutive du Laneway Project (Projet Ruelle).

Les ruelles ne sont généralement pas des endroits très accueillants. Faisant entre trois et six mètres, elles sont étroites et il y est difficile d’y circuler en voiture. Mal éclairées, elles sont parfois dangereuses pour le piéton qui s’y aventure. « On les utilise pour le stationnement ou la collecte des ordures. Elles sont essentielles au fonctionnement de la ville », souligne Mme Senayah.

Le Laneway Project a décidé de réévaluer ces allées asphaltées. « Les ruelles sont des espaces pleins de promesses », selon l’urbaniste. L’entreprise à but non lucratif qu’elle dirige a été créée il y a quatre ans et a réévalué 25 ruelles sur les 2400 qui existent à Toronto depuis sa création.

Selon la conférencière, pour réaliser ce travail qui prend beaucoup de temps et d’énergie, il est nécessaire de parler aux gens qui habitent à proximité des ruelles et aux employés municipaux. Ce sont eux qui connaissent le mieux le quartier. « Les solutions sont différentes pour chaque ruelle et chaque quartier », indique Mme Senayah.

Les ruelles revitalisées sont des endroits où il est possible « de se rencontrer, de jouer, de faire des achats et de créer ».

Elles se transforment également en lieux propices à la culture. L’entreprise à but non lucratif a ainsi transformé la « ruelle des graffitis » en espace de fête le temps d’un après-midi et a conçu le festival « Layers of Rush Lane ».

Ces ruelles sont aussi des lieux propices au commerce. Avec le développement de boutiques de quartier et d’ateliers d’artistes à proximité des ruelles, davantage de gens s’y amènent. « Cela permet d’avoir une vitalité urbaine », ajoute-t-elle.

Mettre également un petit jardin pour être plus accueillant est aussi une option, selon l’urbaniste. De plus, la participation de la communauté est la bienvenue, ainsi des fêtes de quartier peuvent être organisées dans les ruelles privées.

D’autres villes avant Toronto ont réévalué les ruelles avec succès. C’est le cas notamment de Melbourne, en Australie, et de Vancouver en Colombie-Britannique. « Les ruelles sont aujourd’hui des lieux très populaires et des endroits récréatifs », rappelle Mme Senayah. En les transformant, le quartier devient plus intéressant, attrayant et dynamique. Toronto n’en est qu’au début et a encore beaucoup de pain sur la planche vu le nombre colossal de ruelles qui s’y trouvent.

 

PHOTO: La conférencière Michelle Senayah