Assis sur sa chaise Dale Chihuly, son traditionnel bandeau sur l’œil gauche et un petit sourire au coin des lèvres, observe la foule de journalistes et autres professionnels de la culture rassemblés en nombre dans le hall du Musée royal de l’Ontario (ROM) à l’occasion de la présentation de l’exposition CHIHULY.
Un monde merveilleux
Véritable maître de l’art du verre soufflé et figure majeure de l’art contemporain, l’artiste américain est un homme de peu de mots. Il s’avance vers l’estrade et, après un remerciement, regagne sagement sa chaise.
Qu’importe. Les œuvres spectaculaires et multicolores de ce souffleur de verre d’un nouveau genre parlent pour lui et transcendant l’expérience du spectateur.
Le monde de Dale Chihuly est celui du merveilleux et du magnifique. Chez lui, mille et une couleurs se répondent et s’interpellent dans un jeu de lumières et de formes.
« Il n’y a rien qui dit que l’art contemporain ne peut pas être instantané. Avoir cette notion d’émerveillement », explique Diane Charbonneau, conservatrice des arts décoratifs modernes et contemporains au Musée des beaux-arts de Montréal et commissaire invitée de l’exposition.
Réputé pour ses œuvres architecturales monumentales installées dans des espaces publics ou présentées en musée, Dale Chihuly défie l’apparente fragilité de son matériau de prédilection, le verre, en produisant des pièces ambitieuses qui s’emparent de l’espace dans lequel il s’installe.
« Comme Rodin a choisi le bronze, il a choisi le verre soufflé, note Diane Charbonneau. Il l’a fait passer de l’objet utilitaire à la sculpture, jusqu’à l’œuvre monumentale. »
Plafond persan et amarantes
L’exposition CHIHULY présentée au ROM réunit des installations créées pour le ROM, ainsi qu’une sélection des séries les plus populaires de l’artiste.
Le visiteur est amené à découvrir Les barques composées de vieilles barques de bois sur lesquelles un trésor de sculptures de verre est amassé, Les amarantes de néon saphir qui explore le néon et ses possibilités. Quant à Les roseaux rouges sur bûches, l’œuvre est un véritable travail de couleurs, de textures et de densités tout en contraste.
L’une des œuvres phares de l’exposition est Le plafond persan, œuvre sublime composée d’une multitude de rondelles de couleurs vives disposées par accumulation sur une plaque de verre opérant un effet kaléidoscopique de répétition, elle transporte le spectateur dans l’univers merveilleux de Dale Chihuly.
Laurence Stenvot