La ministre déléguée aux Affaires francophones Marie-France Lalonde avait invité la communauté afro-caribéenne de Scarborough à participer à une table ronde le 13 avril dernier au Centre de santé communautaire TAIBU pour discuter de sujets tels que l’immigration, l’intégration, les défis de l’emploi, l’éducation et la santé.
Mme Lalonde a d’abord visité les installations avant de s’installer dans la salle communautaire puis la députée de Scarborough-Guildwood et ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, s’est jointe au groupe.
La rencontre était coordonnée par la responsable des services en français au Centre TAIBU, Darling Émile, accompagnée du directeur général de l’organisme, Liben Gebremikael. Une cinquantaine de représentants d’organismes et des membres de la communauté de Scarborough ont participé à la discussion.
D’entrée de jeu, la ministre Lalonde a parlé de ses rencontres avec diverses communautés francophones de la province depuis sa nomination aux Affaires francophones. « Je suis ici pour vous écouter ce soir, dit-elle. C’est drôle pour une politicienne de dire cela mais j’aime écouter les gens sur les enjeux et les défis qu’ils rencontrent au quotidien. Il y a encore des lacunes et beaucoup de chemin à faire en Ontario français dans des dossiers comme la santé mentale, l’éducation et l’avenir de notre jeunesse. Je suis ici pour vous entendre et ramener vos préoccupations à Queen’s Park. »
Puis, les gens ont pris la parole. Les défis rencontrés par la population immigrante francophone sont nombreux dans ce secteur de l’est de Toronto. Parmi les interventions, les sujets qui sont revenus le plus fréquemment étaient les services en français pour les personnes âgées, le manque d’emplois en français pour les immigrants francophones, les qualifications des travailleurs de l’étranger qui ne sont pas reconnues en Ontario et l’université franco-ontarienne.
« Les gouvernements de l’Ontario et du Canada sont conscients de ces défis et se sont engagés à aider par exemple les étudiants internationaux à pouvoir rester dans notre pays, explique Marie-France Lalonde. Puis il y a les employeurs qui exigent une expérience de travail canadienne, un obstacle majeur pour les immigrants qui se cherchent un emploi. Pour les services en français, peu importe le domaine, il est difficile de trouver les ressources humaines qualifiées pour faire face à la demande. C’est un grand défi pour notre gouvernement. »
Mitzie Hunter a de son côté évoqué le grand défi de son ministère à recruter des enseignants francophones pour soutenir la demande. Puis un autre intervenant est revenu avec le manque de programmes universitaires en français à Toronto, de l’importance d’avoir une université franco-ontarienne accessible à tous, et du problème de décrochage scolaire chez les jeunes immigrants francophones qui ne peuvent poursuivre leurs études en français après le secondaire dans la métropole.
Mme Lalonde a ralenti les ardeurs de ceux qui rêvent de voir ce dossier se concrétiser bientôt. « Nous attendons tous avec impatience le rapport du Conseil de planification guidé par Dyane Adam qui y travaille très fort. Je sais qu’il faudra commencer quelque part, et mon côté pragmatique me dit qu’il faudra faire des compromis mais je reste positive de voir la mise en place de nouveaux programmes universitaires en français. Mme Hunter a conclu en se disant « prête à travailler avec la communauté francophone pour trouver des solutions ensemble ».

Photo : la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, et la députée de Scarborough-Guildwood et ministre de l’Éducation, Mitzie Hunter, ont dialogué avec la communauté au Centre de santé TAIBU.