Une centaine de Français se sont retrouvés au Lycée français de Toronto pour participer au Grand débat national, une initiative lancée par le président Emmanuel Macron suite aux manifestations des Gilets jaunes qui ont enflammé l’opinion publique française ces derniers mois.

Tous les Français de l’étranger inscrits sur les listes électorales avaient reçu un courriel au cours des deux semaines précédant le Grand débat national pour leur signifier que leurs conseillers consulaires les invitaient à participer. Par contre, le nombre de places était limité à 120.

« Nous sommes dans un établissement public, le Lycée français, et il y a des contraintes d’espace », a indiqué Francine Watkins, conseillère consulaire. Certaines personnes n’ayant pas de billet ont quand même pu entrer vu que tous les inscrits ne se sont pas présentés. Et pour les autres Français qui souhaitent participer à ce débat, ils peuvent donner leur avis en ligne en répondant à un sondage.

Quatre grands thèmes ont rythmé la soirée : « la démocratie, citoyenneté », « la transition écologique », « l’organisation de l’État et des services publics » ainsi que « la fiscalité et les dépenses publiques ». Pour chaque thème, des questions étaient posées aux participants.

« Ces thèmes ont été suggérés par le président de la République », a précisé la conseillère consulaire. Une discussion libre en fin de séance a également permis d’évoquer des sujets qui ne rentraient dans aucun des quatre thèmes. « Le président a dit qu’aucun sujet n’était tabou. C’est pour ça que nous avons décidé d’ajouter ce cinquième volet », a souligné Mme Watkins.

Certaines discussions étaient très franco-françaises et ne concernaient pas vraiment les Français de l’étranger. D’autres par contre étaient directement liées à leur vie au Canada.

Attardons-nous au thème de l’éducation. Beaucoup de Français vivant à Toronto ont notamment regretté que les établissements français tel le Lycée français soient trop coûteux pour y inscrire leurs enfants. « J’ai deux enfants, 40 000 $ par an, c’est trop cher », a conclu un parent. « On est Français. Nos enfants devraient avoir une éducation française gratuite même à l’étranger », a ajouté un autre.

Certaines personnes se sont également interrogées sur la lenteur de l’administration française. Trois ans pour avoir ses papiers de retraite, c’est trop pour un intervenant. Une Française lance que payer des frais de compte bancaire et de carte de crédit qui peuvent s’élever à plus de 7 € (10,47 $) par mois est inadmissible vu que son compte est inactif.

D’un point de vue organisation, tout s’est déroulé plus ou moins dans le calme. Chaque personne avait un temps de parole bien défini et devait redonner le micro au modérateur. Un autre organisateur était quant à lui chargé de chronométrer le débat, le temps de parole étant limité pour chaque sujet.

Toutes ces idées ont été soigneusement notées. Elles seront synthétisées et remises à l’Assemblée des français de l’étranger avant le 15 mars.

PHOTO: Quatre grands thèmes ont rythmé la soirée : « la démocratie, citoyenneté », « la transition écologique », « l’organisation de l’État et des services publics » ainsi que « la fiscalité et les dépenses publiques ».