Des auteurs et dessinateurs de bandes dessinées (BD) européens étaient invités à parler de leur métier à l’Alliance française de Toronto. Les auteurs de BD ont des parcours très divers. Certains ont commencé par se faire connaître sur Internet et se sont fait approcher par des éditeurs. C’est le cas d’Alexandre Clerisse, un Français qui s’est fait repérer par un éditeur après la publication de ses histoires en ligne. Aujourd’hui, il se balade un peu partout dans le monde pour donner des ateliers sur la BD.

D’autres se sont directement fait connaître par le biais du succès de leur premier roman graphique. C’est le cas de Nora Krug (Allemagne) qui vit depuis de nombreuses années à New York.

Une chose sur laquelle les bédéistes étaient tous d’accord est le fait que la BD en ligne ne fonctionne pas aussi bien que le support papier. « Les ventes en ligne ne sont pas très bonnes généralement et la piraterie est énorme », confie David Rubin. « Je n’ai jamais publié de version en ligne de mon travail. Le fait de tenir le livre papier dans les mains contribue à l’expérience », ajoute Nora Krug.

Les questions du public furent rafraîchissantes. On entrait un peu plus dans le vif du sujet. Les bédéistes se sont tous accordés à dire qu’ils ne créent pas leurs histoires/dessins en pensant au succès financier de leur travail.

« Les albums que j’ai créés qui ont le mieux réussi sont ceux où je me suis investie à 100 % et je pense que le public l’a ressenti. C’est pour ça qu’ils ont eu du succès », glisse Nora Krug.

« C’est important de garder notre liberté. Je me focalise uniquement sur mon dessin et sur ce que je veux dire pour la bonne et simple raison que je ne peux pas prédire le succès d’un album », souligne David Rubin. Les auteurs font donc confiance à leur intuition pour les guider dans leur travail.

Certaines histoires n’auront également pas le même impact dans tous les pays. « Cela dépend de l’histoire que vous racontez. Elle ne parle pas à tous les publics », indique Mme Krug. Son roman graphique Heimart sur l’Allemagne nazie a fonctionné dans son pays natal alors qu’aux États-Unis, où elle réside, les ventes furent vraiment moindres.

En écoutant les bédéistes de ce panel, une chose est certaine : pour réussir, il faut travailler d’arrache-pied et avoir confiance en soi!  

PHOTO – De gauche à droite : Alexandre Clerisse (France), Nora Krug (Allemagne), David Rubin (Espagne) accompagnée de sa femme et Zé Burnay & João Sobral (Portugal). Une discussion animée par Peter Birkemoe.