Pour son premier concert classique de la saison, l’Alliance française de Toronto a offert au public une soirée de qualité le 12 octobre dernier. Venu spécialement de France, l’Ensemble des Équilibres était composé d’Agnès Pyka (violon), Blandine Leydier (alto) et Armance Quéro (violoncelle). Pendant 90 minutes, les musiciennes ont joué trois œuvres du XIXe et du début du XXe siècle.
Fondé par Agnès Pyka, l’Ensemble des Équilibres est un ensemble à géométrie variable. « Nous travaillons sur un bassin de 12 musiciens qui tournent selon les projets, précise la musicienne. Et cet ensemble n’est pas comme les autres, il a une spécialité, soit la musique du XXe siècle et notamment les compositeurs qui sont peu joués et peu connus. Il y avait donc un intérêt pour nous de présenter au Canada ce programme qui est très peu joué », ajoute la directrice artistique.
Le concert commence par Trio pour alto, violon et violoncelle de Joseph-Ermend Bonnal, un organiste d’église dont les compositions furent inspirées par le Pays Basque, dans le sud-ouest de la France. « Cette pièce est magnifique, mais en fait elle est presque impossible à jouer avec une difficulté redoutable car elle n’est pas forcément bien écrite. Schubert, lui, était un maître, avec un art de l’écriture qui tombe parfaitement sous les doigts et Bonnal, lui, connaissait sans doute moins les possibilités des instruments », souligne Agnès Pyka.
Le trio enchaîne avec Trio à cordes D581 de Franz Schubert, un compositeur autrichien reconnu mondialement à la charnière entre le classicisme et le romantisme qui laisse derrière lui sept symphonies. « Jouer un compositeur plus identifiable par un public permet d’attirer les gens », ajoute la violoniste.
Le concert s’est conclu avec la pièce Trio à cordes de Jean Cras, compositeur breton qui reste dans l’ombre de Debussy et Ravel.
Le trio s’est vraiment emparé de ces musiques avec passion et a fait vibrer le public de l’Alliance française.
PHOTO – De gauche à droite : Agnès Pyka, Blandine Leydier et Armance Quéro