Les ateliers jeunesse ont le vent en poupe et le Théâtre La Tangente vient d’en faire les frais. À l’origine de cet engouement, une activité centrée sur la convergence de l’art et de la technologie qui donnent vie aux productions de la compagnie. Censé durer une demi-journée et prévu à la base pour une quarantaine d’élèves, la demande a dépassé l’offre pour terminer à 65 élèves avec un second atelier organisé la même journée. Ce fut le déclic qui confirma aux organisateurs qu’il était grand temps de préparer d’autres groupements du genre.

Toutefois, toute chose a un coût, et un appel à parrainage a justement été lancé pour pouvoir accueillir plus de monde. « Il y a de la fascination et beaucoup d’intérêt pour les nouvelles technologies, affirme la directrice artistique Louise Naubert. Les nouveaux médias fascinent les jeunes. » 

Ainsi, c’est au terme d’une résidence à Glendon qui durera un mois que les nouveaux ateliers seront mis en place. « Des décors sont sur place, ajoute-t-elle. On leur permet de visiter l’arrière-scène, on leur montre comment on arrive à faire ce que l’on fait. Il y a également des maquettes sur place ». 

Cette nouvelle approche résulte d’une concertation sur l’avenir de la compagnie : « On voulait élargir nos activités artistiques et nous sommes les seuls à faire ça à Toronto, dit Louise Naubert. En contrepartie, on fait des collectes de fonds. Ça permet de faire connaître le théâtre. »

Axé sur la découverte, cet atelier pour l’heure unique explique des points clés de la mise en scène : « Comment les choix artistiques peuvent quand même être assez fonctionnels pour appuyer le narratif et ne pas y nuire. Par exemple, l’ajout de vidéos peut parfois faire du tort à une scène. On explique comment utiliser les caméras et les projecteurs, ou encore le logiciel SketchUp. » Pour les futurs ateliers en revanche, rien n’est encore décidé. Cela se fera suivant les disponibilités des intervenants qui occupent des fonctions déjà très prenantes.

Réunir la somme de 6500 $ semble bien engagé. 

« Je pense qu’on y arrivera, avoue Louise Naubert. On a amassé un peu plus de 4000 $. » Cet engouement s’explique pour elle par plusieurs points fondamentaux. « Ça ouvre une nouvelle porte, c’est une question de curiosité. On ne pense pas qu’il y a d’autres façons d’envisager la théâtralité. » Malgré tout, même si la qualité est au rendez-vous, elle garde les pieds sur terre. « On n’a pas la prétention de faire ce que Robert Lepage fait », conclut-elle. 

Proposés actuellement en français et bientôt en anglais, les ateliers du Théâtre La Tangente semblent répondre aux demandes de la nouvelle génération tout en leur ouvrant la voie vers d’autres domaines. Une initiative louable et vouée au succès.

Photo: De gauche à droite : Duncan Appleton, Aurélien Muller, Louise Naubert et Claude Guilmain