Au début d’avril, c’est au Free Time Café qu’il fallait être pour accueillir dignement le printemps. Le printemps est là, les jours sont plus longs. Le soleil chauffe un peu plus. Le but du concert est d’ailleurs de lui souhaiter la bienvenue. Welcome Soleil! Comme la chanson de Jim et Bertrand. Bye Bye nuages, welcome soleil…« À l’origine, je voulais organiser une bonne soirée festive le 21 mars, le jour de l’arrivée du printemps, mais ça tombait en pleine Canadian Music Week. Aucun local n’était libre. On a donc décalé, raconte Guy Smagghe, guitariste, chanteur et organisateur de l’évènement. On s’est rendu compte que la date collait mieux. Après Pâques, aussi. Comme ça, les gens qui étaient en carême peuvent fêter. »

Sur scène donc, trois compères francophones, Guy Smagghe, Philippe Lafaury et Bernard Dionne ainsi que leurs amis anglophones, William Anum, Heather Chappell, et Vince Peets. William Anum est un percussionniste originaire du Ghana, expert en djembé et en rythmes africains. Le contrebassiste et professeur de musique Bernard Dionne accompagne régulièrement les grands noms francophones de l’Ontario : Samantha Clayton, Damien Robitaille ou encore Paul Lamoureux et Marc Auguste, avec qui il forme un trio de jazz. Quant à Philippe Lafaury, c’est un chanteur-compositeur de talent.
Les musiciens ont commencé avec une improvisation mexi-congolaise, histoire de réveiller le monde « et pour se réchauffer ». Une impro heureuse et enthousiaste, suivie de chansons traditionnelles québécoises, puis de musique irlandaise. « L’idée de rassembler des musiciens anglophones et francophones vient d’un désir d’affirmer le bilinguisme, non seulement sur le plan linguistique, mais également culturel, explique Guy Smagghe. Je m’intéresse à ce que font les anglophones et j’essaye de faire découvrir ma culture francophone aux anglophones. »

Et c’est plutôt réussi : dans le public, les gens sont venus en amis, dans la bonne humeur, ravis de découvrir Paul Piché ou Félix Leclerc. Ou encore une plus vieille chanson : J’ai fait une maîtresse. Une superbe chanson d’amour ancestrale que chante un cordonnier que le père de sa belle lui refuse. Évidemment, le petit cordonnier désespéré s’en va se retirer dans un couvent d’ermites, et y finir ses jours.

Une chanson triste, mais noyée dans un océan de bonne humeur, comme celle qui ressort de la chanson de Philippe Lafaury : J’perd mes cheveux, où l’on apprend qu’il y a pire problème que perdre ses cheveux, et que « s’promener en décapotable, c’est bien mieux ». Et ça tombe bien, c’est le printemps!

Photo : De gauche à droite : Bernard Dionne, Guy Smagghe et Philippe Lafaury