Le jazzman torontois Éric Saint-Laurent vient de sortir son dernier album, Dale. Un album élégant, au parfum latino, créé par un artiste prolifique et bourlingueur.
Une petite pluie d’avril, qui mouille à peine, vient de tomber du ciel. Il fait 19 °C. Le printemps est là, ce soir-là. C’est le moment idéal pour aller écouter du jazz. Et ça tombe plutôt bien, en ce jeudi 18 avril, Éric Saint-Laurent sort son nouvel album, Dale. La rue Ossington bruisse des sons des bars et des restaurants. En semaine, elle est moins prise d’assaut que les vendredi et samedi soirs. La porte du Painted Lady est ouverte. De la rue, du trottoir, on voit des musiciens, au fond du bar. Éric Saint-Laurent joue, avec ses musiciens Jordan O’Connor et Michel Dequevedo.
Éric Saint-Laurent est né à Montréal, ville de jazz. Il y a appris à jouer, avant de parfaire sa formation à New York, où il est devenu un maître dans l’art de l’improvisation. Puis, il est parti à Berlin, où il est resté 10 ans, à jouer avec les groupes locaux. Habitué à l’exploration musicale, l’artiste va plus loin que ce qu’on attend d’un jazzman. Plus loin que l’inspiration afro-cubaine. Une inspiration qui le nourrit pourtant, lui qui fréquente assidûment le Lula Lounge, haut-lieu de concert de musique afro-cubaine à Toronto. « Je cherche à intégrer dans ma musique des rythmes afro-cubains », dit-il.
Éric Saint-Laurent sort des albums, et voyage pour les faire écouter. En septembre 2011, il avait lancé Ruby, puis, il était parti promener sa musique dans l’Ouest, puis en Europe (Hollande, Allemagne et Suisse). Dans ces contrées, Éric Saint-Laurent a beaucoup joué, beaucoup écouté, et est revenu avec de nouveaux sons plein les oreilles. « Je me suis mis à composer, pendant six mois, avant de travailler avec mon groupe. Nous avons enregistré le nouvel album en janvier et février. Très rapidement. En quatre jours, c’était fait. »
Pour Éric Saint-Laurent, la meilleure façon d’écouter son cd est « assis, avec un casque ou de bons amplis, fermer les yeux et se concentrer 20 à 25 minutes, pas plus. Je ne peux pas écouter 70 minutes. 20-25 minutes d’attention soutenue apporte beaucoup ». Mais évidemment, ce qu’Éric Saint-Laurent préfère, c’est la scène : « il y a une interaction intéressante avec le public. Il nous aide à créer, au fil de nos improvisations. La musique change d’un soir à l’autre, la scène représente une vraie flexibilité. »
Éric Saint-Laurent sera en concert au Rex, sur Queen Ouest, le samedi 25 avril, de 19 h à 21 h. L’occasion de l’écouter improviser et de le voir en personne. L’entrée est gratuite. Le printemps sera toujours là. La saison du jazz et des petites pluies d’avril.
Photo : De gauche à droite : Éric Saint-Laurent, Jordan O’Connor et Michel Dequevedo