Richard Caumartin
L’Alliance Française de Toronto (AFT) accueille le jeune photographe français Sylvain Faucon, originaire du sud de la France et basé à Paris, pour la troisième édition de sa résidence photo. L’AFT a offert au photographe une carte blanche sous la forme d’une résidence artistique de trois semaines au cours de laquelle il a parcouru Toronto et capturé les images qui sont présentées du 4 mai au 1er juin à la galerie dans l’exposition intitulée Mosaïque Toronto : Diversité urbaine.
« Saisi par la richesse et la diversité culturelle sans équivalent de la ville de Toronto, le point de départ de cette résidence ne pouvait être autre pour Sylvain Faucon : partir en quête, l’œil curieux et l’appareil en bandoulière, des marques d’expression visibles de cette diversité, indique le directeur général de l’AFT, Pierre-Emmanuel Jacob lors du lancement, le 3 avril. Mosaïque Toronto : Diversité urbaine est le résultat de cette quête, un témoignage vibrant de la curiosité de l’artiste face à ce qui constitue l’essence même de la capitale ontarienne. »
Attiré depuis son enfance par la réalisation d’images fixes ou animées, Sylvain Faucon décide, adolescent, de s’adonner à la photographie, qui devient une passion nourrissant une pratique en constante évolution. S’appliquant initialement à la réalisation de portraits témoignant du quotidien de son cercle intime, sa production s’est, au fil des années, affranchie de la silhouette humaine pour embrasser une approche davantage contemplative privilégiant les paysages, notamment urbains.
En entrevue pour Le Métropolitain, le photographe explique sa vision, son processus artistique. « Avant d’arriver à Toronto, étant donné que le sujet était décidé d’avance, j’ai commencé à m’intéresser et essayer de voir quels étaient les quartiers qui pouvaient représenter telle ou telle communauté, et je me suis fait une carte de tous les quartiers que je voulais visiter et qui, potentiellement, pouvaient être intéressants à photographier, raconte Sylvain Faucon. En arrivant, dès la première semaine, j’ai fait le tour de ces quartiers en repérage pour voir quels seraient les lieux qui pourraient m’intéresser. J’ai travaillé avec le numérique et l’argentique (pellicules). »
Il a visité, entre autres, les quartiers italien, jamaïcain, Eglinton Ouest, chinois, coréen et portugais pour déterminer des endroits intéressants à prendre en photos et représentatifs de la diversité de la Ville reine. « Les semaines suivantes, j’ai communiqué avec les responsables des sites et magasins qui m’intéressaient et de manière générale, la démarche était, pour les intérieurs, de montrer dans les détails comment cette diversité pouvait s’exprimer dans un magasin, quels objets y voiet-on et qu’on ne retrouve pas ailleurs », ajoute le photographe.
Il a utilisé une caméra numérique pour repérer les endroits et en « back-up », au cas où il raterait une image en argentique. D’ailleurs dans l’exposition de l’AFT, les photos ont toutes été prises avec pellicule sauf une ou deux. De Korea House à la Petite Italie, du quartier chinois à celui du Portugal, les Torontois reconnaîtront les restaurants, salons de coiffure et coins de rue populaires de leur ville, ses couleurs et sa richesse culturelle.
Bref, les photos de M. Faucon sont magnifiques et explorent les « traces tangibles de l’activité humaine dans les milieux urbains », mettant de l’avant la façon dont l’être humain altère son environnement à son propre avantage.
Photo : L’équipe de l’Alliance française avec l’artiste invité. De gauche à droite : Ketaki Rajwade, Laurence Cohen, Pierre-Emmanuel Jacob, Léa Datin, Sylvain Faucon, Robin Ferré et Estelle Chen