Le Salon des métiers d’art torontois rassemble 500 artisans triés sur le volet. « C’est la crème de la crème », affirme Valérie Roy, responsable des ventes et du recrutement des artisans francophones. Et pour ce faire, elle se promène dans les salons canadiens et internationaux.
Parmi les artisans se trouvent de nombreux francophones venus principalement du Québec et même de France. Très créatifs, ces derniers ont tous une histoire différente mais ce qui les rassemble est la création de produits faits main de grande qualité et la passion de leur métier.
Annie Legault, designer textile et fondatrice de la marque Amulette, crée des lampes et tapis en matière naturelle : « Je suis passionnée de la fibre et du textile, des matières naturelles ».
Françoise Méchin Pellet, cofondatrice avec Thierry Méchin de L’atelier du Presbytère, création d’articles pour la maison avec un mélange de tissus anciens et de lin neuf ajoute : « J’ai commencé par passion. Ma grand-mère cousait et j’ai commencé à faire des rideaux, des housses de couette pour des amis. Ça a fait boule de neige. »
On le voit, avant de créer leur entreprise, certains artisans vont créer pour eux-mêmes et pour leur entourage. D’autres reprennent l’entreprise familiale. C’est le cas de Stéphane Dunoyer et « Fanex France » qui a été créée en 1941. Aujourd’hui, cette entreprise est spécialisée dans les boîtes en porcelaine de Limoge transformées en boîte à musique, et dans les bijoux en cristal moulé, mais ce n’était pas le cas à ses débuts.
Réaliser ses rêves peut prendre beaucoup de temps, mais cela en vaut la peine et Isabelle Michaud, créatrice de la marque de parfum Monsillage le confirme : « C’est une passion qui a commencé très jeune et qui a abouti plus tard dans la vie. Il a fallu que je m’exile en France. Cela m’a pris toute une vie à créer cette marque. Maintenant je suis très fière de pouvoir la présenter ».
On n’a beau être passionné, quand on est artisan, on ne compte pas ses heures, car la conception et la fabrication d’un produit peuvent être très longues. Avant d’obtenir les produits voulus, les artisans vont passer par une étape de recherche et de développement qui peut prendre parfois plusieurs années.
Annie-Claude Pépin, fonda-trice de la marque Pépin, produits naturels pour le corps, sans agent de conservation, précise : « Dès que j’ai une idée, c’est à peu près cinq ou six mois de recherche de matériaux et de tests avant de le mettre sur le marché ».
Et les artisans passent de longues heures à la fabrication de leurs produits. Jordan Lajoie, créateur de la marque de maroquinerie Lajoie et Pascal Le Courtois, son associé, l’attestent. Tous deux peaufinent leurs créations à la perfection. Ils vont parfois mettre plusieurs jours à faire les coutures d’un sac.
Ce qui frappe en parlant avec tous ces artisans, c’est la passion qui les anime et la joie qu’ils ont à parler de leurs produits faits main. Pour eux, ce n’est pas juste un produit, mais c’est tout un art et toute leur vie.
Cette année encore, le salon One of a kind s’est avéré un succès et les visiteurs sont ravis, 97% d’entre eux repartant avec un produit acheté sur place. La révolution « Fait main » est en marche!

Photo : Stéphane Dunoyer et Carine Levy.