Dans le cadre du festival des mots LGBTQ Naked Truth, une activité animée par Arnaud Baudry, président du conseil d’administration de FrancoQueer, avait pour thème « Queer est un mot français ».

Trois auteurs, dont deux Franco-Ontariens, sont venus lire des extraits de leurs livres respectifs. Pierre-Luc Landry (Les Corps extraterrestres) a lu un extrait inédit d’un recueil de textes écrit cette année et qui n’a pas encore été publié. Amélie Dumoulin, quant à elle, auteure de livre pour adolescents, a fait rire les spectateurs avec la lecture d’un passage de Fé M Fé.

D’autre part, Sylvie Bérard, professeure de français et d’études autochtones à l’Université Trent (Peterborough) et auteure de Une sorte de nitescence langoureuse, a fait découvrir au public un extrait de La saga d’Illyge, un roman de science-fiction qu’elle a écrit.

Au cours de cette discussion, les écrivains ont évoqué la condition des auteurs francophones et de la littérature « queer » en Ontario. Une situation qui peut paraître un peu précaire pour eux.

« On se retrouve avec peu de visibilité et on est moins audible. Notre voix n’est pas entendue. La majorité de mes collègues ne me lisent pas, car ils ne lisent pas en français », confie Sylvie Bérard.

Pierre-Luc Landry ajoute : « Il y a une seule librairie francophone à Toronto qui peine à exister ». Écrire en milieu minoritaire est difficile et le public est réduit. Pierre-Luc Landry évoque également le fait que les gens lisent de moins en moins. Un autre problème de taille!

Les initiatives comme cette lecture en français, première du genre au festival Naked Truth, sont toujours les bienvenues et montrent aux anglophones que le français est bien présent en Ontario.

« Il n’y a pas beaucoup d’événements comme ça à Toronto. J’ai proposé aux organisateurs de mettre en place une activité en français et ils ont tout de suite accepté. » C’est une « marque d’ouverture incroyable », selon Pierre-Luc Landry.

Cette activité devrait se poursuivre l’année prochaine selon Sylvie Bérard : « Nous aimerions recommencer l’expérience voire même avoir d’autres activités pendant le festival », conclut l’auteure.

 

PHOTO: Sylvie Bérard lit un extrait de son roman.