La chanteuse Gabrielle Papillon a fait escale à Toronto le jeudi 4 avril pour un concert dans le mythique bar Cameron House. Elle présentait son dernier album, Little Bug.

Elle a un nom qui lui ressemble. Gabrielle Papillon. L’association d’un archange et d’un insecte aux jolies ailes qui volète de fleur en fleur. Des symboles d’innocence aérienne, ailée, pour une jeune femme prolifique qui en est déjà à son quatrième album, lancé en septembre dernier. Little Bug.

Dans le cadre de sa tournée, elle a fait escale à Toronto, au Cameron House. Là où des bottes pendent du plafond, où au-dessus de la porte d’entrée, une affiche indique que l’on est le bienvenu. « It’s good to see you ». Et au-dessus du comptoir, des mots indiquent que l’on est au paradis. « This is paradise ». En général, on a déjà une bière en main et on écoute un pianiste ou un groupe émergeant. Parmi les très nombreuses institutions musicales qui existent à Toronto, le Cameron House est à part. Dans la salle du fond, des carrières se sont nouées et dénouées. Des futurs grands ont été repérés. Jouer au Cameron House, ce n’est pas rien.

Mais Gabrielle Papillon ne fait pas de complexes. Sur scène, elle profite, et fait profiter de sa voix claire et nuancée, et ses compositions originales, sobres, mais complexes. Celle que l’on a comparée à la chanteuse torontoise Feist présente un album composé de 11 chansons vivantes et homogènes, desquelles on retiendra en particulier sa seule chanson en français : coccinelle. Une berceuse folk, qui rappelle à la fois des chants marins et paysans. Une chanson lente et rythmée, avec laquelle elle a ouvert son concert. Une chanson au joli texte épuré, une histoire d’amour éternel entre un goéland et une coccinelle magnifiée par une performance vocale de très grande qualité. Une chanson qui fait regretter de ne pas en entendre plus en français, tant la plume est sûre et la voix est belle.

Malgré cela, les chansons en anglais valent également le détour. L’univers est riche, peuplé de fantômes amoureux, de petits insectes. Un univers vivant, dans lequel la ville est mystérieuse, que l’on veut découvrir au-delà de son ennuyeux concret. À noter que la performance sur scène, avec une guitare acoustique et un musicien est assez éloignée de ce que l’on peut écouter sur l’album. Tant mieux, cela permet de réaliser les différentes facettes d’une artiste complète à découvrir.

Photo : Gabrielle Papillon, une artiste prolifique