Après un mois de juillet passé en mode sourdine, le Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones (MOFIF) revient en force. Au programme : une série de rencontres sociales virtuelles s’étalant entre le 10 août et le 28 septembre organisée en collaboration avec l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario et axée exclusivement sur le racisme.
Pour ce premier webinaire placé sous le thème de « Comprendre la part que le racisme a jouée dans notre vie pour le dépasser et atteindre notre plein potentiel », le MOFIF a fait appel à une spécialiste de marque en la personne de Pascale C. Annoual, fondatrice et directrice de Arts, Racines & Thérapies, art-thérapeute praticienne de l’ethnopsychiatrie ; une chirurgienne des âmes des peuples en quelque sorte!
Quant au fond, l’invitée a segmenté son intervention en trois parties bien distinctes : le racisme dans sa propre vie en tant que Haïtienne d’abord, puis en tant qu’immigrée ensuite, le racisme dans la vie du commun des mortels et enfin, le plus dangereux à ses yeux, car le plus difficile à détecter et à mesurer, le racisme systémique, son évolution à travers le temps et son cheminement et impact dans la société actuelle.
Par ailleurs, les explications claires et concises de la clinicienne ont trouvé des oreilles tout attentionnées et acquises à ce sujet, et ce, dans la mesure où les participants, ou plutôt les participantes (99 % de l’assistance était constitué de femmes, le 1 % restant étant votre serviteur) étaient originaires de différents pays tels que le Bénin, le Burundi ou encore la Colombie, pour ne citer que ceux-là.
Mais en fait, peut-on vraiment parler d’origine ou d’identité, deux mots qui représentent le socle sur lequel repose l’argumentaire des personnes racistes, quel que soit le teint de leur peau ou la couleur de leurs yeux?
Peut-on vraiment parler d’appartenance à un territoire ou à une « race » alors que les frontières des peuples et des pays changent au gré du temps et des guerres?
À cela, Pascale C. Annoual répond qu’on devrait plutôt parler d’identité situationnelle si on veut que cela ait du sens. Voilà qui est bien dit et qui dissipe dans notre esprit une bien vieille contradiction! Merci madame.
PHOTO – Pascale C. Annoual, fondatrice et directrice de Arts, Racines & Thérapies
SOURCE – Soufiane Chakkouche