Elle est connue dans la communauté francophone comme membre du conseil d’administration du Salon du livre de Toronto depuis plusieurs années. Mais son engagement pour la langue de Molière ne relève pas que du bénévolat puisque Céline Marcoux-Hamade est, depuis 2004, spécialiste des services en français pour les bibliothèques publiques de Toronto où elle a grandement contribué à l’amélioration des programmes. Mme Marcoux-Hamade prendra sa retraite en février et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle terminera sa carrière sur une belle note : le gouvernement français lui a en effet remis les Palmes académiques.

C’est à la Bibliothèque de référence qu’a eu lieu la cérémonie, le jeudi 25 janvier, en présence de l’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal. Les Palmes académiques soulignent les réalisations de ceux qui se sont démarqués dans les champs éducatifs et culturels, qui ont favorisé de manière remarquable la diffusion des valeurs universelles portées par la France ou qui ont contribué à l’avancement de la francophonie.

Créée en 1808 par Napoléon, cette distinction ne s’adressait à l’origine qu’au milieu académique et son attribution fut élargie à l’ensemble de la société en 1866 sous Napoléon III. En 1955, le président René Coty lui a donné sa forme actuelle avec ses grades de Chevalier, d’Officier et de Commandeur.

C’est donc avec le grade de Chevalier que Céline Marcoux-Hamade a fait son entrée dans ce cercle distingué. En guise de préambule à son admission dans l’Ordre des Palmes académiques, plusieurs collègues ont rendu hommage à son énergie et sa persévérance. Sa carrière et ses réalisations furent soulignées à grands traits : Mme Marcoux-Hamade a amélioré les programmes adultes et l’accès à la littérature jeunesse, renforcé la relation avec les partenaires communautaires, bonifié la collection de livres en français, mis sur pied des ateliers d’écriture, des projections de films en français, des clubs de lecture, etc. Bref, la première titulaire du poste de Spécialiste des services en français laisse à la personne qui va lui succéder de grands souliers à chausser.

Parmi ceux qui ont témoigné de leur admiration à l’endroit de Céline Marcoux-Hamade figure Louis Choquette, catalogueur français de la Bibliothèque publique de Toronto, qui a eu ces mots touchants : « Je sais que tu as travaillé très fort, et que ces efforts ne seront jamais assez reconnus. Tu as commencé avec un champ libre et tu as planté, projet par projet, initiative par initiative, chaque arbre qui aujourd’hui a grandi et contribue à cette incroyable forêt des services en français que les francophones de la ville apprécient. »

Ce fut ensuite à l’ambassadrice de France de faire l’éloge de la bibliothécaire. « Votre action de fond, patiente et tenace, a été déterminante pour le développement des services en français à la Bibliothèque de Toronto, a affirmé Kareen Rispal. Merci pour votre optimisme et la continuité de votre action qui justifient pleinement cette reconnaissance officielle. » Quelques instants plus tard, Céline Marcoux-Hamade était faite Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en recevant la médaille associée à cette distinction.

C’est en partageant cet honneur avec ses collègues et la Bibliothèque publique de Toronto que la principale intéressée a entamé son discours. Mme Marcoux-Hamade a souligné que ce poste constituait pour elle un emploi de rêve et a réitéré ses remerciements à l’endroit de son équipe de même qu’à son mari Bill et son fils Stéphane pour leur soutien.

Les francophones de la Ville reine peuvent lui être reconnaissants d’avoir contribué à la défense de leurs droits. Accroître la place du français dans les bibliothèques publiques s’inscrit dans une logique d’affirmation politique et identitaire : « Pour moi, c’est très important, affirme Mme Marcoux-Hamade. Quand on vit à Toronto, où il y a beaucoup de langues et de cultures, il faut faire des efforts supplémentaires pour rappeler aux gens que le français est une des deux langues officielles ».

Les Palmes académiques ne sont pas le premier honneur reçu par Céline Marcoux-Hamade. Ainsi, en 2011, elle avait reçu le Prix Jean-Baptiste Rousseaux de la Société d’histoire de Toronto et en 2014 le Prix Micheline-Persaud de l’Association des bibliothèques de l’Ontario. Voilà autant de démonstrations de reconnaissance bien méritées pour une promotrice infatigable de la vie en français dans la capitale ontarienne.

 

PHOTO : Marc Trouyet, consul général de France à Toronto, Céline Marcoux-Hamade et Kareen Rispal, ambassadrice de France au Canada