Le Métropolitain
Depuis l’apparition de la COVID-19 à Toronto en mars 2020, la ville a été plongée dans une crise sanitaire, sociale et économique de grande envergure. Ces cinq dernières années ont été marquées par de multiples vagues du virus, une pression immense sur les systèmes de santé et une adaptation continue des citoyens et des institutions face à des mesures de restriction changeantes.
Le système de santé torontois a rapidement été submergé par l’afflux de patients, particulièrement au début de la pandémie. À l’instar du reste du Canada, Toronto a vu ses hôpitaux se remplir, en particulier lors des vagues les plus sévères, telles que celles de l’hiver 2020 et du printemps 2021. Les hôpitaux ont dû redoubler d’efforts pour traiter un nombre de patients de plus en plus important, ce qui a mis en lumière des fragilités dans l’infrastructure de soins.
Les hôpitaux de Toronto ont enregistré des centaines de milliers d’hospitalisations liées à la COVID-19, entraînant une surcharge des soins intensifs. Malgré l’augmentation du nombre de lits et la création d’unités temporaires, les services médicaux ont été contraints de prioriser les soins urgents, ce qui a eu des répercussions sur les traitements pour d’autres pathologies.
La Ville de Toronto, en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario, a mis en place des mesures strictes pour limiter la propagation du virus, telles que des confinements successifs, des fermetures d’entreprises non essentielles et des restrictions sur les rassemblements. Ces mesures, bien que nécessaires, ont également eu un impact important sur le bien-être mental des Torontois, affectés par l’isolement social et la précarité économique.
L’initiative de vaccination a été un moment clé dans la lutte contre la pandémie. Toronto a lancé plusieurs centres de vaccination, atteignant un taux de couverture élevé. Cependant, des disparités demeuraient entre certains quartiers, en particulier dans les communautés plus marginalisées, qui ont parfois eu des difficultés d’accès aux vaccins en raison de facteurs socio-économiques.
Sur le plan économique, Toronto, capitale financière du Canada, a été durement touchée par les conséquences économiques de la pandémie. Le ralentissement des secteurs comme l’hôtellerie, le tourisme et le divertissement a été particulièrement marqué. En parallèle, une hausse des taux de chômage a été observée, bien que la ville ait réussi à se redresser plus rapidement que d’autres régions du pays grâce à la résilience de son secteur technologique et financier.
Le secteur des services sociaux a également vu une demande accrue, notamment pour l’aide alimentaire et les services de santé mentale. De nombreuses organisations communautaires ont intensifié leurs efforts pour soutenir les populations vulnérables, mais elles ont dû faire face à des ressources limitées dans un contexte de crise prolongée.
Les Torontois ont dû s’adapter à de nouvelles réalités : travail à distance, cours en ligne, restrictions sur les déplacements et port du masque. Ces changements ont transformé le quotidien des résidents, affectant la dynamique de la ville. Les quartiers autrefois dynamiques et animés se sont retrouvés silencieux, avec une baisse notable de l’activité dans les commerces de détail et les restaurants.
Cependant, au fil des années, Toronto a progressivement retrouvé son rythme de vie, grâce à l’adoption des mesures de santé publique et à la montée de la vaccination. Les événements en plein air, les festivals et les rassemblements ont fait un retour en force à partir de l’été 2021, mais un sentiment d’incertitude persiste chez certains résidents.
Le chemin vers la reprise
Cinq ans après le début de la pandémie, Toronto est encore en pleine reprise. Les hôpitaux continuent de traiter les conséquences à long terme du virus, en particulier pour les personnes atteintes du COVID long. Le soutien en matière de santé mentale est devenu une priorité, tant pour les individus que pour les professionnels de santé.
Bien que la pandémie ait révélé des vulnérabilités dans les systèmes de soins et d’infrastructures, elle a aussi démontré la solidarité et la résilience de la communauté torontoise. Les leçons tirées de cette crise guideront sans doute la gestion des futures crises sanitaires et les réformes nécessaires pour rendre la ville plus adaptable et préparée.
Dans les années à venir, Toronto continuera à se remettre des séquelles de cette crise mondiale, en tirant parti des enseignements de la pandémie pour construire un avenir plus inclusif et résilient.