Après l’Afro Jazz Festival de Hamilton, l’AFROFEST de Toronto et récemment l’AFRIFEST (The Africa Festival of Arts and Culture de Halifax), Amadou Kienou est de retour à Toronto, sa ville d’adoption depuis une quinzaine d’années. Et sans repos, il enchaîne les cours de percussion à un rythme effréné.

Dramane Denkêss

Originaire du Burkina Faso (pays situé dans l’ouest de l’Afrique), le Franco-Ontarien qui a reçu la percussion en héritage, s’attèle avant tout à l’enseignement du djembè à travers Toronto. Des plus petits au plus grand, les adeptes de djembé se signalent partout dans la ville. Et de nombreux instituts et écoles ont déjà bénéficié de son savoir-faire.

Amadou Kienou est un artiste qui compte déjà plusieurs albums à son actif. Après Aya Fô en 1999, Sya en 2004 et Percussion Mallets en 2005, le maître tambour a publié, sous la houlette de FELMAY Italie en 2010 son quatrième album Taabali. Comme l’ensemble de sa discographie, l’album résume, le riche parcours de ce percussionniste hors norme. Né à Ouagadougou (septième fils) d’une famille de griots d’origine Dafin, composée de 33 frères et sœurs.

Amadou va d’abord se forger un corps d’athlète et une âme de gagnant dans l’athlétisme de 1992 à 1995, avec à la clé un saut en hauteur de deux mètres. Avant de se laisser rattraper par cette autre passion : la musique : « Je suis né là-dedans. J’ai tout appris – la percussion, le chant, la danse, etc. – avec mon père qui était quelqu’un de très important, avec ses contes radiophoniques et chantés. Ce n’est pas pour rien qu’une rue de Ouagadougou porte son nom : Baba Kienou », explique-t-il

Entonnant des chants d’une rare intensité et dans une spirale de battement hypnotiques, issus de l’enrichissement et du chevauchement de plusieurs cultures dont le jazz, le blues et la pop, sa musique laisse entrevoir un grand vocaliste qui se cache bien derrière ses tambours. « Je suis avant tout un percussionniste. Le djembé n’est pas seulement un instrument d’accompagnement. C’est un instrument roi transmettant un langage qui passe tout seul », révèle-t-il

Avec un répertoire riche et vivant, varié et émouvant, habillé de chants, danses et musiques de l’ère mandingue, le grand Djembèfôla a conquis, grâce à son groupe Fotêban (composé de frères et sœurs et de ses élèves ontariens) les grandes scènes d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Le grand succès de Amadou Kienou s’explique en partie grâce à la sortie en 2000 de son support vidéo sur « la nouvelle méthode d’apprentissage du djembè en sept exercices techniques ». Une œuvre majeure qui a fait le tour du monde et lui a permis de partager et d’échanger les mêmes scènes avec Salif Keita, Miriam Makeba, Angelique Kidjo, Kassav, Manu Dibango, Youssou N’Dour et Ticken Jah.

À peine revenu d’une tournée canadienne que l’artiste se prépare à nouveau à reprendre la route pour partager sa culture et sa passion du djembè. Avec le percussionniste ontarien, l’été bat son plein. Montréal, Niagara, Québec et Moncton sont, entre autres, les villes qui attendent le Maître tambour.

Photo (crédit Dramane Denkêss) : Amadou Kienou sera bientôt de retour dans le Niagara.