TORONTO _ Le président du syndicat des policiers de Toronto affirme que les gestes de l’agent Ken Lam lors de l’arrestation du suspect de l’attaque à la camionnette ayant fait 10 morts, lundi, ont été « un moment lumineux » dans une journée horrible.
Mike McCormack, de l’Association des policiers de Toronto, affirme que l’arrestation, dont les images vidéo ont largement circulé sur les réseaux sociaux, a donné une lueur d’espoir à la ville aux prises avec une tragédie.
« C’est un moment lumineux dans une journée absolument charnière, exécrable et horrible dans la ville de Toronto, a lancé M. McCormack en entrevue téléphonique, mardi. Le seul (élément) positif à garder de cette journée a été son comportement. »
Alors que la tension se faisait toujours sentir dans la ville au lendemain du massacre de lundi, plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont décrit le policier Ken Lam comme un exemple de retenue devant une terreur abjecte, à la lumière des images de sa confrontation avec le présumé conducteur. L’arrestation a eu lieu non loin du lieu où un homme conduisant une camionnette a tué 10 personnes en plus d’en blesser 15 autres.
Dans l’une des vidéos, un homme peut être entendu demandant au policier de le tuer, pointant un objet sombre vers le policier. L’agent refuse de tirer et demande à l’homme de se coucher par terre.
Le suspect dit avoir une arme à feu dans sa poche.
« Tire-moi dans la tête », peut-on l’entendre crier.
Tournée d’une fenêtre en haut d’un édifice, une autre vidéo semble montrer le suspect reculer, ses bras levés, alors que le policier avance vers lui.
Le suspect finit par se coucher au sol, et des images tournées depuis la rue montrent le policier s’agenouiller à ses côtés.
« Ça aurait pu se passer d’une façon ou d’une autre. À tout moment, si la menace s’était accentuée, nous aurions pu avoir un résultat différent », a souligné M. McCormack.
« Il a réagi à ce qu’il a vu, ce que sa formation lui a enseigné, et nous sommes très fiers de lui. Il a peut-être prévenu d’autres morts. »
Le président syndical a raconté que le policier fait partie des nombreux premiers répondants à avoir couru vers le danger alors que la camionnette montait sur le trottoir entre l’avenue Finch et l’avenue Sheppard.
Des policiers ont poussé des piétons hors de la trajectoire du véhicule, ont effectué des manoeuvres de réanimation et se sont occupés de victimes « mutilées », a mentionné M. McCormack.
Même pour des policiers d’expérience, a-t-il ajouté, le carnage était l’un des pires dont ils avaient été témoins.
M. McCormack a dit avoir communiqué avec le policier qui serait dépassé par les émotions, mais qui aurait déjà hâte de retourner sur le terrain.
« Il s’inquiète davantage des victimes (…) que de ce qu’il a fait. »
M. McCormack a noté que même si le policier estime que ses gestes n’avaient « rien de spécial », il devra faire face à la magnitude de ce qu’il a vécu lorsque son adrénaline baissera.
Il a confronté un homme accusé d’une attaque ayant tué ou blessé 25 personnes, et le suspect et le policier s’en sont tous les deux sortis vivants, a rappelé M. McCormack.
« (Il y a) cette notion voulant que les policiers tirent d’abord et posent des questions ensuite, a-t-il dit. Souvent, nos policiers ont affaire à des gens dans des situations où tout se règle dans le calme.
« Ce fut démontré de manière extrêmement claire (…), ce que les policiers sont et ce qu’ils font vraiment. »
Source: La Presse Canadienne – Le Métropolitain
Par Nicole Thompson, Adina Bresge et Le Métropolitain