Les films de Guillermo del Toro fascinent le public. Son univers sombre et décalé ne laisse pas indifférent. Le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) permet de rentrer dans la tête du cinéaste mexicain par le biais de l’exposition qui retrace son processus créatif et ses passions.
L’exposition Guillermo del Toro ne ressemble à aucune autre. Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par la statue du faune/homme pâle, personnage du film Le Labyrinthe de Pan. Il est également happé dans un monde fantastique et sombre. Les murs sont rouge sang, la musique du XIXe siècle jouée au piano envoûté.
Guillermo del Toro est né à Guadalajara au Mexique en 1964. Victime d’intimidation, il se sent exclu par les autres enfants, le jeune Guillermo se tourne vers le cinéma. Tout jeune, il se passionne pour les monstres et les histoires fantastiques.
Il collectionne des milliers d’objets qu’il amasse au fil des années et qui sont rangés dans une demeure située à Los Angeles et surnommée Bleak House (maison lugubre). Del Toro affirme que cette Bleak House est la meilleure chose qu’il a faite, plus que n’importe lequel de ses films. C’est cette maison qu’a recréée l’AGO dans cette exposition.
Pour pouvoir la recréer, le réalisateur a prêté 450 objets lui appartenant, maquettes de films tels que le costume de Hellboy (2004), les costumes de Crimson Peak (2015). Il y a 95 objets appartenant à l’AGO, à des artistes torontois et à des amis de Del Toro travaillant dans l’industrie du cinéma.
Divisée en sections thématiques, l’exposition retrace les différentes inspirations du réalisateur et notamment sa fascination pour le monde de l’enfance et de l’innocence, pour les insectes, pour la mort et l’au-delà, l’époque victorienne et édouardienne. Des murs entiers de comics et d’affiches de films montrent également l’obsession du cinéaste pour les films B, les bandes dessinées et les films d’horreur.
Âmes sensibles, abstenez-vous d’aller voir cette exposition hors norme et troublante, mais captivante. Le réalisateur dit lui-même qu’il n’aime pas la normalité et qu’il voit la beauté dans l’imperfection et quoi de mieux que les monstres pour la représenter? Une métaphore de l’être humain toujours en quête de perfection?
L’exposition At Home with Monsters est présentée au Musée des beaux-arts de l’Ontario jusqu’au 7 janvier 2018.
Photo : de nombreux objets appartenant à Guillermo del Toro.