Même jour, même heure, même place. Comme dans la célèbre chanson de Patrick Bruel, une soixantaine de francophones et de francophiles se retrouvent chaque dernier mardi du mois au pub Madison pour prendre un verre et parler français. Ce soir-là, c’est « soirée impro ». 

La tradition remonte à une dizaine d’années. Avant cela, un groupe animé par Jacques Charette avait déjà l’habitude de se réunir les mercredis. Ce fut au tour de Marie Martin-Roche, une jeune femme d’origine lyonnaise et nouvellement installée à Toronto, de prendre le relais en 2005. Son amie Nancy Phaneuf est depuis venue en renfort. 

On se passa le mot de bouche-à-oreille et par courriel dans un premier temps. Puis vinrent les réseaux sociaux sur Internet, notamment Meetup. Connu sous le nom de « On s’était dit rendez-vous tous les mois », ce « meetup » francophone affiche maintenant plus de 2000 membres. Une salle au deuxième étage du Madison est devenue le point de ralliement pour tous ceux qui veulent se détendre après une journée de travail. Marie Martin-Roche estime qu’environ la moitié des habitués sont francophones, l’autre étant composée de francophiles qui veulent perfectionner leur français. 

Veronika Pochmursky est de ceux-là.  Après avoir passé une année de congé sabbatique à Aix-en-Provence, elle cherchait des occasions pour pratiquer son français dans une atmosphère sympathique et détendue. Cela fait maintenant deux ans qu’elle assiste à la grande majorité des soirées. On poursuit même parfois avec d’autres activités, comme une sortie à plusieurs à Cinéfranco.

« Au départ, je n’étais pas venu à Toronto pour rencontrer des Français », explique Guillaume Tixier, un jeune biologiste originaire d’Auvergne et installé dans la Ville reine depuis 2006. En arrivant ici, il s’est d’abord résolu à se fondre dans la culture et la langue anglaises. Au bout d’un certain temps, la langue et la culture francophones ont commencé à lui manquer. Guillaume Tixier participe aux rencontres des mardis soir régulièrement depuis environ six mois. Il adore le fait que les participants viennent d’horizons divers, aussi bien du point de vue sociologique que linguistique. 

Pour ajouter un peu de piment aux rencontres, les organisatrices mettent en place des thèmes lors de certaines soirées. Halloween, Noël, chasse aux œufs reviennent chaque année. Un « brunch » est organisé les samedis durant l’été pour permettre à ceux qui ne peuvent pas venir en semaine de participer. 

Le mardi 29 avril, sept improvisateurs torontois sont venus divertir et engager le public. Sketchs drôles et participatifs s’enchaînent au plus grand plaisir de tous. On parle et on s’amuse. 

Tiens, et si on se donnait rendez-vous dans un mois…