Qu’est-ce qui peut bien pousser un jeune Québécois de 16 ans à convaincre sa mère de l’accompagner à Toronto durant une journée pédagogique pour voir une exposition? La réponse se résume en deux mots : James Bond!
C’est ce coup de poker, digne de 007 lui-même, que Joël Laroche a réussi à faire en se rendant à l’exposition Designing 007, Fifty Years of Bond Style qui se tient au TIFF Bell Lightbox de Toronto. Conçue par le Centre Barbican de Londres, l’exposition vient de s’installer dans la Ville reine jusqu’au 20 janvier 2013.
« Mon nom est Bond, James Bond ». C’est dans ces mots que Sean Connery introduisit le célèbre agent 007 au cinéma le 5 octobre 1962. Depuis 50 ans, le personnage n’a cessé de connaître un succès retentissant. Cinq autres acteurs et six auteurs différents, une multitude de jolies actrices, d’innombrables verres de vodka-martini et des courses poursuites spectaculaires en Aston Martin n’ont en rien entamé l’intérêt du grand public pour celui qui a « le permis de tuer ». L’effervescence qui accompagne la sortie du dernier épisode, « Skyfall », ce 9 novembre, est bien la preuve que James Bond ne meurt jamais.
En rentrant dans l’espace aménagé au rez-de-chaussée du grand bâtiment de la rue King Ouest, le visiteur a véritablement l’impression d’accéder aux coulisses des films dans lesquels l’agent secret a participé. Les thèmes familiers ressortent : les gadgets, le jeu, la richesse, les vilains, les pays exotiques et l’espionnage.
James Bond existe bien puisqu’on nous présente tout d’abord son passeport britannique en bonne et due forme. Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus, la présence de son permis de conduire, de ses cartes de crédit et de son briquet gravé avec ses initiales devraient finir par les persuader.
« J’aime la musique, les voitures et l’action », répond Joël Laroche pour expliquer la raison de son engouement pour 007. « Et les jolies femmes! », s’empresse d’ajouter sa maman, Danièle Dagenais.
C’est bien une de ces jolies femmes, en l’occurrence Jill Masterson, le corps inerte et plaqué en or, reposant sur un lit, qui garde l’entrée de la première salle. On se souvient que ce fut la méthode choisie par le serviteur de Goldfinger pour tuer la belle actrice. Les afficionados sont ensuite gâtés par les innombrables gadgets que le personnage « Q » ne cesse d’inventer et mettre à la disposition de Bond : pistolets ou poignards dissimulés, voitures amphibies, bateaux volants et mallettes pleines d’objets ingénieux.
On ne peut s’empêcher de noter que James Bond, à l’instar des romans de Jules Verne, semblait toujours en avance sur son temps. James n’utilisa-t-il pas un téléphone cellulaire dans sa voiture bien avant nous? Il arriva même que certains des gadgets semblèrent un peu trop réalistes. Dans une des vidéos explicatives qui accompagnent les artefacts, Burt Luxford, accessoiriste dans Rien que pour vos yeux, raconte qu’il reçut d’innombrables appels de personnes intéressées à commercialiser le mini-appareil respiratoire que James Bond utilise pour respirer sous l’eau. Elles furent apparemment très déçues d’apprendre qu’il ne s’agissait en fait que d’une fantaisie!
Les vilains prennent ensuite le relai dans l’exposition. Là encore, eux aussi ont évolué avec le temps. Les agents secrets soviétiques au regard glacial ont cédé le pas aux mégalomanes démoniaques. Une fois la guerre froide terminée, le mal prend la forme du terrorisme ou de l’abus de pouvoir comme dans Casino Royale, le meilleur film de James Bond avec Goldfinger, selon Joël Laroche.
Une scène entière, dans laquelle James défie les méchants au poker, est recréée en grandeur nature. Les visiteurs ne manqueront pas d’admirer les sublimes costumes portés par James ou bien par les jolies espionnes qui l’accompagnent tout au long de ses aventures. La dernière salle berce le visiteur enfin dans l’exotisme en le transportant dans les pays lointains et mystérieux où s’est rendu le héros tels que le Japon, l’Afghanistan, San Monique (pays imaginaire), la Russie et enfin l’espace.
« Tout le monde voudrait être comme James Bond, et moi aussi », avoue Joël en regardant avec envie la voiture de marque Lotus qui se transforme tout à coup en sous-marin. Lui, comme des millions d’autres admirateurs, possède tous les films de James Bond à la maison. Il est venu de Gatineau, habillé d’un t-shirt frappé du drapeau britannique, pour enfin rencontrer son idole. Sa passion pour le personnage de fiction lui ouvrira peut-être des portes pour son avenir puisqu’il envisage d’étudier la production télévisuelle une fois ses études secondaires finies.
Vérifions enfin si vous êtes également un connaisseur en matière de « 007 ». Dans quel film James Bond troque-t-il son Aston Martin pour une 2CV « Citroën » alors qu’il est pris dans une course-poursuite infernale? La réponse est quelque part dans cet article. Gageons que Joël a sûrement déjà trouvé la réponse! Le Tiff Bell Lightbox présente des films de James Bond jusqu’au 20 janvier 2013 : http://tiff.net/bond.
Photo : Une salle de casino.