L’administration Trump : un nouveau ton, pour une nouvelle ère

La nouvelle administration Trump sera-t-elle perturbatrice ou transformatrice, interrogeaient les conférenciers du débat international de Glendon

Le Collège universitaire Glendon menait son deuxième débat international le jeudi 26 janvier. Après le Brexit, c’est le thème des élections américaines qui était posé et notamment l’impact de la nouvelle administration Trump.

À la table des débats se retrouvaient Joan Ablett, consultante à Albett Communications, Juan Alsace, consul général des États-Unis à Toronto, Miloud Chennoufi, directeur du département de la sécurité et des affaires internationales du Collège des forces canadiennes, et Ron Pruessen, professeur d’histoire à l’Université de Toronto.

Avec ses déclarations, le nouveau président des États-Unis lance un nouveau ton qui annonce une nouvelle ère, l’ère America first. Alors, cette nouvelle administration sera-t-elle perturbatrice ou transformatrice?

Le consul Juan Alsace était le premier à prendre la parole. « Je suis confiant que, quel que soit le président élu, le Canada et les États-Unis resteront de grands alliés », déclare-t-il. Un discours entièrement dédié aux relations américano-canadiennes pour rassurer une amitié de longue date.

Joan Ablett, qui mena campagne pour Hilary Clinton, a raconté les difficultés auxquelles elle avait fait face et la défaite de cette dernière. « Qu’est-ce qui a mal tourné? », s’interrogeait-elle.

L’historien Ron Pruessen annonçait : « Nous ne savons pas encore ce qu’il va advenir », rappelant la différence entre la poésie d’un candidat et la réalité de la gouvernance.

Il tempérait également l’élection en rappelant que ce n’était pas la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un « président terrible » était élu.

« Ce que nous avons vu jusque-là est assez pour nous inquiéter, même moi, un historien qui devrait attendre plus d’éléments, avouait-il pourtant. « Est-il un clown ou un sociopathe? »

Ron Pruessen a rappelé cependant que les fruits de cette élection étaient nés d’une colère légitime dont chacun doit être conscient et qu’il fallait éviter de tomber dans l’écueil de prendre toujours le contre-pied de ce que déclare le nouveau président.

Miloud Chenoufi s’intéressait à l’impact de cette élection sur le Moyen Orient. Contrairement à Hilary Clinton, dont la vision en rapport à la région est connue, qu’en est-il de celle de Donald Trump? Ce dernier a pris le contre-pied de la candidate Clinton durant la campagne, un contre-pied qui lui permettait de l’attaquer, mais également de s’aligner avec le président russe Vladimir Poutine.

Pourtant quelle est sa stratégie? Rien n’est moins certain alors qu’il donne des signaux contradictoires notamment avec l’annonce du déménagement possible de l’ambassade américaine à Jérusalem.

« Le problème avec Donald Trump, ce n’est pas le manque d’objectifs ou d’opinions, mais le fait qu’il n’a pas de curiosité intellectuelle. Le Moyen-Orient nécessite un minimum de connaissance sophistiquées. Il ne faudra pas s’attendre à des miracles », a conclu le professeur Chennoufi.