« Il faut être absolument moderne » : c’est le poète Arthur Rimbaud que citait Darren Wershler de l’Université Concordia lors du forum international Enterprising Culture, dédié aux jeunes entreprises francophones du pays des secteurs créatifs et culturels. L’événement était organisé par le Canadian Film Centre Media Lab et le Service culturel de l’Ambassade de France au Canada, en partenariat avec le Forum d’Avignon.
S’emparer des réseaux sociaux pour être au cœur de l’événement, le tout en assurant une déontologie journalistique. Gérer 1,5 million de personnes à devenir les futures vedettes du jeu en ligne. Voici quelques exemples des ambitions que des entreprises naissantes présentaient durant le forum qui avait lieu au Corus Quay de Toronto les 28 et 29 septembre.
Parmi toutes les propositions, une retient particulièrement notre attention : l’entreprise torontoise Wondereur. Cette dernière ouvrait le bal des présentations le deuxième jour du forum au cours duquel six jeunes entreprises françaises et six autres canadiennes s’affrontaient.
« La question est : qu’est-ce qui se passe lorsque l’on est face à l’art contemporain? Il y a un problème de compréhension. On ne comprend pas ce que l’on regarde, on a besoin d’information. Comment traduire l’enjeu d’une œuvre? Quelle est cette partie immergée de l’iceberg? », questionne Sophie Perceval, ancienne journaliste culturelle et co-fondatrice de Wondereur avec Olivier Berger, ingénieur de formation.
Comprendre l’art contemporain, tel est l’enjeu du site Wondereur. D’ailleurs, les deux entrepreneurs français basés à Toronto s’adressent aussi bien au collectionneur averti qu’au novice du marché de l’art.
Le concept? Mettre en avant la nouvelle scène de l’art contemporain par la présentation d’artistes « parrainés » par des figures influentes de la scène culturelle et artistique.
Imaginée sous la forme d’un site Web léché et au design résolument moderne, la galerie Wondereur plonge le visiteur dans l’univers même des artistes grâce à un travail d’enquête et une réalisation de visuels par des photojournalistes.
On est loin d’un essai de 100 pages rebutant. L’information est directe et captée sur l’instant pour saisir toutes les nuances portées par l’artiste et son œuvre.
Aujourd’hui, Wondereur compte 75 artistes internationaux parrainés par 42 commissaires. Plus besoin d’aller dans le traditionnel « white cube » (cube blanc) pour les collectionneurs, l’essence de l’art est dorénavant disponible en ligne et Wondereur offre la possibilité d’acheter les œuvres directement depuis la plateforme. La vente d’œuvres d’art en ligne est un marché qui « explose », note Olivier Berger : « Il était de cinq millions il y a quatre ans, aujourd’hui c’est trois milliards ».
La prochaine étape pour Wondereur est l’artist brain map, les deux entrepreneurs ont commencé à développer ce projet avec des musées partenaires. Déjà disponible au Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), uniquement pour les artistes présents sur leur site, et avec en ligne de mire des institutions telles que la Tate Modern ou encore le MoMA, il permet au public de découvrir l’histoire de création d’une œuvre par le biais de son téléphone cellulaire grâce à la reconnaissance d’images. Une affaire à suivre!