« Plus proche de la communauté ». Voilà l’objectif que s’était fixé cette année Oasis centre des femmes, le centre torontois d’aide aux femmes francophones victimes de violence sexuelle ou conjugale. C’est un bilan positif que le conseil d’administration a dressé lors de l’assemblée générale annuelle du 12 septembre dernier.

Environ 2500 femmes ont reçu des services d’Oasis centre des femmes au cours de l’année qui vient de s’achever. Ce chiffre atteint même 5000 quand on ajoute le travail effectué dans la région de Halton-Peel par l’organe satellite installé à Brampton.

Le centre offre des services d’aide psychologique, d’intervention à la famille pour les femmes immigrantes et réfugiées, de soutien à la recherche d’un emploi ainsi qu’une ligne de crise accessible 24/7.

« Le succès vient cependant avec des défis. Pour nous, la difficulté majeure reste toujours la rétention du personnel », confie Josette Rutababiza, présidente d’Oasis centre des femmes. « Nos employées nous quittent pour des emplois mieux rémunérés », renchérit Dada Gasirabo, directrice générale du centre. L’audience s’est d’ailleurs émue de ce problème et le conseil d’administration cherche à y remédier. L’organisme emploie actuellement 23 femmes dans des postes exigeants en terme de qualification et de temps.

Le centre achève la deuxième année de son plan quinquennal au sein duquel deux priorités ressortent : la création d’outils d’intervention et le renforcement des capacités de sa gouvernance et de ses employées.

Au cours de l’année 2012-2013, l’accent fut mis sur l’aide aux jeunes filles. L’utilisation des médias sociaux et la tenue d’un symposium lors de la Journée internationale de la jeune fille ont permis d’instaurer un dialogue avec des personnes qui ont parfois de la difficulté à chercher de l’aide. À cet égard, une intervenante lors de la réunion fit remarquer que certaines jeunes femmes finissent même par penser que la violence est une chose normale. Une autre a mentionné les viols collectifs qui se produisent actuellement en Haïti. Afin de briser le silence, Oasis centre des femmes s’est efforcé de rencontrer les jeunes filles de 16 ans et plus dans toutes les écoles secondaires francophones de la région de Toronto. De nouvelles activités ont également connu un vif succès comme les « Soirées Femmes du monde » et « Soirées cinéma ». La démarche comprend également une sensibilisation auprès des hommes. L’implication des frères et des pères jouent un rôle primordial dans la prévention de la violence envers les femmes.

Après avoir présenté son rapport annuel et ses états financiers, l’assemblée a ensuite procédé à l’élection d’un nouveau conseil d’administration. Trois nouvelles personnes ont rejoint le conseil à l’issue de cette élection : Joëlle Farreau, Melissa Joseph et Nassima Nasser.

« J’ai appris à avoir confiance en moi et en mes capacités. J’étais déprimée et enfermée, maintenant je me sens à l’aise d’être capable de je me sens très confiante. J’ai aussi réappris à me battre pour mon fils et moi ». Ce témoignage poignant souligne l’importance de la place qu’occupe Oasis centre des femmes dans la communauté francophone de Toronto.

Pour plus de renseignements au sujet d’Oasis centre des femmes : www.oasisfemmes.org.

Photo : Les membres du conseil d’administration. De gauche à droite : Barbara Ceccarelli, Norlanda Joseph, Rahma Hashi, Josette Rutababiza, Siham Chakrouni et Nathalie Nadon