remier Sommet francophone de la finance dans la Ville reine
Les 28 et 29 octobre, Toronto a accueilli le premier Sommet francophone de la finance et de l’investissement. Organisé par le Club canadien, l’événement a rassemblé des centaines de participants autour d’un même objectif qui est de renforcer la littératie financière en français et encourager le dialogue intergénérationnel sur l’économie.
Olaïsha Francis – IJL
Face aux défis économiques actuels et aux opportunités de croissance, le Sommet francophone Finance et Investissement 2025 s’est imposé comme un événement marquant. Pendant deux jours, de nombreux inscrits ont pris part à une programmation riche composée de 24 activités, incluant conférences, discussions, ateliers pratiques et cliniques de littératie financière.
Il y a un an, Alexis Maquin, directeur général du Club canadien, a proposé l’idée du Sommet et a travaillé fort pour que ce projet représente un tournant pour la francophonie économique. « Notre ambition est de créer des ponts entre les idées, les talents et les investisseurs pour façonner l’avenir ensemble, dit-il. Plus qu’un sommet, c’est l’occasion de passer à l’action : deux jours pour écouter, échanger et repartir avec des outils concrets, des connexions solides et de nouvelles opportunités d’affaires. »
« Nous nous sommes aperçus que dans le milieu francophone, on parlait très peu de finance. Que ce soit à l’école ou à l’université, les jeunes sont souvent peu préparés à gérer leurs finances personnelles, à comprendre les cartes de crédit ou à planifier l’avenir. Notre objectif est d’offrir des outils concrets, en français, pour toutes les générations », ajoute Olivier Poitier, président de l’organisme, en indiquant que cette première édition marque une étape clé.
Plusieurs étudiants y étaient présents et représentés, dont ceux de l’Université de l’Ontario français, du Collège Boréal, de l’HEC Montréal et de l’Université McGill, ce qui démontre la place grandissante de la jeunesse dans la réflexion économique francophone et la volonté de sensibiliser les jeunes sur les questions financières avant de se lancer dans le monde du travail.
Le programme du premier jour abordait des thèmes ancrés dans la vie quotidienne tels que l’éducation financière chez les jeunes, les arnaques financières, comprendre le crédit ou encore les conseils pratiques pour bien gérer ses finances en tant que nouvel arrivant.
Le deuxième jour du Sommet s’est tourné vers l’avenir, avec des séances de discussion telles que Construire les services financiers du futur, Stratégies avancées de partenariats internationaux pour les entreprises canadiennes, Lever des fonds efficacement : explorer les modèles de financement adaptés à votre croissance, Fonds d’investissement francophone : diversifier et saisir de nouvelles opportunités économiques ou encore Risques et incertitudes économiques : transformer les défis en opportunités.
Ces discussions ont permis d’aborder la finance sous un angle éducatif, pratique et inclusif. Le Sommet a aussi offert des périodes de réseautage et des séances personnalisées entre participants et experts. « Les orateurs sont accessibles, affirme M. Poitier. Certains participants peuvent échanger en tête-à-tête pour approfondir des sujets précis. L’idée est de favoriser un véritable dialogue. »
Au-delà de l’éducation financière, ce Sommet voulait également valoriser l’expertise francophone dans le monde des affaires, encore trop peu visible en Ontario. « Notre but est de rayonner, de créer des passerelles entre le monde économique et le milieu éducatif, et de bâtir un écosystème durable pour les francophones de Toronto et d’ailleurs », poursuit M. Poitier.
Le président du Club canadien confirme d’ailleurs que cette initiative sera reconduite chaque année, avec de nouveaux intervenants et une approche évolutive selon les besoins du public et les politiques financières provinciales et fédérales.
Pour Andréanne Dibo-Amany, directrice adjointe des affaires des études supérieures et codirigeante de l’association Ici on s’informe avec toi!, la motivation était claire. « Je suis passionnée par la finance et je voulais apprendre en français. Les échanges permettent de réfléchir à nos propres pratiques et d’adapter notre manière de penser nos dépenses et notre budget, surtout pour les nouveaux arrivants », atteste-t-elle.
Elle suggère toutefois de renforcer la dimension pratique pour les prochaines éditions : « Peut-être que le prochain format pourrait inclure davantage d’ateliers concrets, où l’on pratique, par exemple, sur des outils comme Excel ».
À l’issue du Sommet, les organisateurs ont invité les participants à partager leurs impressions pour améliorer les prochaines éditions. Cette démarche de rétroaction s’inscrit dans une volonté d’apprentissage collectif et de continuité.
Le Sommet francophone de la finance et de l’investissement 2025 a ainsi jeté les bases d’un projet ambitieux qui est de bâtir une culture financière francophone forte, inclusive et intergénérationnelle.
Photo (Crédit : Olaïsha Francis) : Le Collège Boréal était bien représenté au sommet.





