On peut devenir crêpier par hasard. Véronique Perez en est la preuve vivante. Alors qu’elle venait d’hériter d’une crêpière de son frère, elle se mit alors à confectionner des crêpes pour ses amis. De fil en aiguille, cette actrice de carrière devint bientôt un véritable crêpier puisqu’elle détient aujourd’hui deux crêperies, Crêpes à Gogo, au centre-ville de Toronto.

Invitée par l’Alliance française de Toronto dans le cadre d’un cycle d’activités proposées aux jeunes enfants qui viennent suivre des cours de français le samedi après-midi, Véronique Perez put partager son savoir-faire en matière de crêpes tout en expliquant à son jeune public les origines de ce mets qui nous vient de Bretagne.

« On raconte qu’un jour on oublia d’ajouter le levain en faisant du pain. C’est ainsi que fut née la crêpe », explique Véronique Perez à son auditoire, très attentif et alléché par l’idée de pouvoir se régaler à l’issue de la présentation.

Intiment liée à la galette, son ancêtre apparue au XIIIe siècle à l’issue des Croisades et faite de farine de sarrasin, la crêpe est confectionnée à partir d’une pâte composée de farine blanche de froment et d’eau. Après avoir étalé la pâte en une fine couche sur une crêpière, tuile ronde enduite d’huile ou de beurre et chauffée à 250°C, le crêpier retourne la crêpe à l’aide d’une spatule pour la cuire des deux côtés. Le premier côté ressort doré, étant donné qu’il est au contact de l’huile chaude, alors que l’autre demeure plus pâle. Il ne reste plus alors qu’à la saupoudrer de sucre ou de chocolat avant de la déguster.

Les crêpes se dégustent en Bretagne, en France, en Belgique et au Québec. Chaque région y ajoute sa touche personnelle : sucre, confiture, chocolat, sirop d’érable, crème chantilly, fromage ou jambon. En Belgique et en France, les crêpes sont traditionnellement consommées début février, à la Chandeleur, ou bien au Mardi Gras. Tradition que l’on retrouve également dans le monde anglophone à l’occasion de « Shrove Tuesday » ou « Pancake Tuesday ».

Peu importe l’occasion, que ce soit un mariage, un anniversaire ou une Bar Mitzvah, Véronique Perez ne cesse de produire crêpe après crêpe. Elle propose également une boisson de sa propre invention, un savant mélange de citron et de menthe.

Les enfants furent tous unanimes et se régalèrent en cette fin d’après-midi. Leurs parents ne furent d’ailleurs pas en reste et gardèrent le crêpier à la tâche jusqu’à la toute fin.

photo : Véronique Perez, crépière à Toronto