C’est une cabane à sucre directement venue du Québec qui s’était installée sur les allées du parc Sugar Beach les 12 et 13 mars derniers. Entre dégustations de tire d’érable ou de poutines et concerts de musique francophone, c’était l’occasion pour les Torontois de se plonger dans un univers typiquement québécois le temps d’un week-end.

« Le sucre et la musique, c’est un bel amalgame », observe Annick Paquet, l’une des musiciennes de la cabane à sucre, À la feuille d’érable. 

Débarqués directement de Saint-Marc-sur-Richelieu, Annick et son fidèle guitariste ont eu le plaisir d’ouvrir les réjouissances pour les deux jours de festivités et proposaient aux visiteurs de la musique traditionnelle.

« On joue un répertoire traditionnel typiquement québécois. Moi, je suis vraiment mordue de cette musique », dit-elle. La musique est entraînante et la bonne humeur des deux musiciens gagne vite la foule au milieu de laquelle certains enfants se mettent à danser.

Pendant ce temps, de l’autre côté de la Sugar Beach, une longue queue s’est installée dès le début des festivités. Tout le monde veut goûter à la tire d’érable, sorte de sucette-bonbon qui ravit les papilles. Pour les amateurs de salé, trois camions à poutine s’étaient garés sur les avenues de la plage et la fraîcheur de la brise du lac poussait les spectateurs vers cette collation originaire du Québec qui a définitivement fait sa place sur le reste du territoire canadien.

Cette cabane à sucre a décidément des secrets culinaires à revendre. Marie-Claude, la cuisinière de la journée, explique à la foule les secrets de réussite d’un pouding chômeur. Né durant la crise économique de la fin des années 1920, ce plat – au départ imaginé pour répondre aux statuts financiers difficiles de l’époque – s’est imposé comme l’un des plats traditionnels de la Belle province. « Avec un petit peu de crème glacée, c’est excellent », conseille Marie-Claude. 

Après la dégustation, place à la musique avec Stef Paquette, le musicien franco-ontarien originaire de Sudbury que l’on ne présente plus. 

Accompagné de son guitariste et de son violoniste, il invitait les spectateurs à un concert entre rires et chansons. Avec ses compositions à succès telles que L’homme exponentiel, le chanteur faisait découvrir à un public majoritairement anglophone ce que c’est qu’un chanteur francophone de l’Ontario. 

Et le spectacle, il l’assurera de son humour mordant, retrouvant des fuyards de Sudbury ou des adeptes de golf montréalais avant de s’essayer à une danse avec deux spectatrices gagnées par la musique.

« Je sais que ce n’est pas tout le monde qui est frenchophone, c’est pas votre faute », lançait-il en riant au public alternant la langue française et anglaise. 

À sa suite, Cindy Doire, Amélie et les Singes bleus ou encore Melanie Brulée s’emparaient de la scène pour continuer les festivités jusqu’en fin d’après-midi. Une belle incursion dans l’univers de la cabane à sucre qui, on l’espère, se transformera en un rendez-vous annuel à Toronto.

 

 

Photo:  Les Torontois ont eu l’occasion de se plonger dans un univers typiquement québécois.