L’artiste canadien d’origine brésilienne Alexander Pilis revient à Toronto pour présenter sa nouvelle exposition intitulée Architecture Parallax (Through the looking glass) à la galerie Koffler. Installé à Montréal depuis plusieurs années et enseignant à l’Université Concordia ainsi qu’à l’Université de Toronto, M. Pilis est devenu au fil des décennies une référence de l’art architectural à l’échelle internationale. « Le titre que j’utilise pour cette exposition est le même pour tous mes travaux, affirme-t-il. C’est une technique que les Grecs ont développée en même temps que la démocratie. »

Invoquant le mouvement du ciel et de la terre ainsi que le rapport fascinant entre positionnement et angles, il se plaît à donner plusieurs vues possibles à toutes les pièces sur lesquelles il travaille. « Quand le visiteur passe l’entrée, il peut se voir de quatre façons différentes, explique-t-il, même de derrière! Qui peut dire qu’il s’est déjà vu de derrière? » L’exposition comprend plusieurs dispositifs optiques, dont deux binoculaires, ainsi qu’une boîte qui apparaît et disparaît. « Ils permettent d’explorer des choses que l’on ne voit pas. La lumière est aussi très importante. » Illusions d’optique et jeux de vision viendront étonner les spectateurs, qui se retrouveront au cœur d’une expérience unique en matière d’art visuel.

Né à Rio de Janeiro et ayant vécu dans divers pays dont l’Allemagne et l’Espagne avant de finalement s’établir au Canada, M. Pilis a nombre d’anecdotes à raconter. Des situations qui l’ont stimulé et inspiré dans ses créations, à l’occasion d’un projet avec des non-voyants : « Je me souviens d’un couple aveugle en Catalogne, décrit-il. Le plus étonnant est qu’ils marchaient en rythme. »

La véritable force de l’artiste est ici de placer le visiteur dans un rôle d’acteur et de spectateur, autant dans le mouvement que dans le regard qui lui est porté. De plus, une installation « muséologique » vient rajouter un peu de piment au résultat final, en explorant le rapport entre l’art et les récentes découvertes dans le domaine optique.

Le domaine architectural n’a eu de cesse de l’inspirer au fil des ans. « L’architecture est partout aujourd’hui, tout autour de nous, dans les systèmes informatiques », ajoute-t-il. Quant à savoir si le public sera au rendez-vous, cela semble ne faire aucun doute pour lui. « Je suis optimiste, dit-il. Il y a beaucoup de touristes grâce au festival Luminato et aux Jeux Pan Am ».