Victor Hugo avait pour habitude de dire que « la langue française n’est point fixée et ne se fixera point ». Si l’écrivain et poète français était encore des nôtres, il saurait à quel point il avait vu juste! Et pour cause, le DDF, trois lettres dont il va falloir se familiariser désormais et qui sobrement signifient Dictionnaire des francophones.

À l’heure de la mise sous presse, ce n’est qu’une question de jours pour que les aficionados de la langue française du monde entier aient droit à leur site et leur application collaboratifs et évolutifs regroupant non seulement les mots, mais les expressions singulières provenant des quatre coins francophones de la planète.

Ainsi seront répertoriées des expressions imagées comme « radio cancan » qui vient directement du Sénégal et veut dire rumeur publique, ou encore le néologisme « pourriel », québécois celui-là, pour désigner le courriel indésirable.

Coiffé par le ministère de la Culture de la France sous contrôle d’un conseil scientifique international, le DDF a pour ambition de référencer d’une manière exhaustive les variétés et variantes du français dans le monde. L’interface regroupe d’ores et déjà quelque 400 000 mots et 600 000 définitions.

Toutefois, ce n’est là que le début, car si ce support se veut commun, il est également participatif. En d’autres termes, ce nouveau dictionnaire offrira aux usagers la possibilité d’y contribuer en modifiant ou ajoutant des mots ou des expressions, sous réserve d’en citer les sources.

Pour rappel, si le français est la cinquième langue mondiale en termes de nombre de locuteurs, elle est, avec l’anglais, la seule à être présente sur tous les continents. Et ce n’est pas tout, à en croire les estimations de l’Observatoire de la langue française, nous sommes plus de 300 millions de francophones répartis dans 106 pays et territoires dans le monde, et nous serons près d’un milliard à l’horizon 2060.

La langue française a donc de beaux jours devant elle, des jours faits de pluralisme et d’évolution, qu’il n’en déplaise aux rigoristes et aux grammairiens anciens qui ne jurent que par le papier et la Renaissance car, comme la vie, la langue évolue, autrement je serais en train d’écrire cet article sur un clavier en latin.

SOURCE: Soufiane Chakkouche